La ministre du Logement, Christine Boutin, ayant constaté que trois événements importants concernant son domaine allaient se dérouler à Lyon entre le 18 et le 28 septembre (congrès des HLM, suivi des promoteurs, puis des notaires) elle a décidé d'y décentraliser son ministère, durant ce laps de temps.

Pour frapper les imaginations, son équipe se réunit même dans des baraques préfabriquées de chantier, montée autour d'une grande tente pour les réceptions, le tout sur la place Bellecour, au coeur de la ville. Certes, cette délocalisation momentanée et la mise en scène qui l'accompagne ne devraient coûter, selon le ministère, que 250 000 euros, soit une tête d'épingle dans l'immensité des gaspillages. Mais ce n'est que de la poudre aux yeux.

Christine Boutin prétend vouloir " convaincre les uns et les autres de la nécessité d'une mobilisation d'ampleur nationale en faveur du logement ". Mais elle ne fixe comme objectif que celui, déjà affiché par Sarkozy, de la construction de 500 000 logements par an, dont 120 000 sociaux, alors qu'il faudrait dix fois plus de ces derniers.

De toute façon, c'est insuffisant pour résoudre la crise. Et en plus, le gouvernement ne se donne pas les moyens d'améliorer la situation, en laissant aux particuliers, aux offices de HLM et aux promoteurs privés le soin de construire.

Alors tous les happenings de ce genre ne changeront rien à la situation, quand bien même Boutin réunirait la prochaine fois son ministère dans des tentes de SDF, à Paris, sur les bords du canal Saint-Martin.