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Dans le monde
Italie : Les maires de gauche à l'assaut... des laveurs de vitres
Mettre fin à la " microcriminalité "... des laveurs de vitres et des mendiants : voilà l'urgence qu'ont découverte successivement les maires d'un certain nombre de grandes villes italiennes, tous de gauche ou du moins considérés comme tels.
C'est d'abord le maire de Florence, Leonardo Domenici, qui a proclamé la " tolérance zéro ", mettant hors la loi les petits laveurs de pare-brise qui proposent leurs services aux carrefours et les menaçant de trois mois de prison. Le maire de Bologne, Sergio Cofferati, ex-dirigeant de la confédération syndicale CGIL et déjà connu pour avoir proscrit de la ville mendiants et laveurs de vitres, a surenchéri sur le thème de " l'ordre et de la légalité " et demandé plus de pouvoirs de police pour les maires. Enfin la maire de Pavie, de gauche elle aussi, a expulsé de sa ville 115 " Roms " qui, faute d'autre logement, occupaient une usine désaffectée de la ville. Ils sont maintenant hébergés dans des centres d'accueil catholiques de la province, en butte aux jets de pierres des voyous racistes de la xénophobe Ligue du Nord.
Amato, ministre de l'Intérieur du gouvernement de centre gauche, a répondu à l'appel des maires en promettant d'ici peu une loi sur la sécurité. Et d'affirmer qu'il est plus urgent que jamais de mettre hors d'état de nuire les mafias qui contrôlent... les petits laveurs de pare-brise. Dans un pays dont tous les gouvernements sans exception se montrent impuissants contre la Mafia sicilienne, la Camorra napolitaine ou la N'drangheta calabraise qui contrôlent de véritables empires financiers, la déclaration est surréaliste.
Bien sûr, tous ces politiciens mènent là une campagne. Faute de résoudre en quoi que ce soit les problèmes sociaux, ils tentent de disputer des voix à la droite en se montrant encore plus sécuritaires et plus xénophobes qu'elle. Car avec les laveurs de vitres, ceux qui sont visés sont les immigrés en général, sans papiers ou non, roumains mais aussi albanais ou autres, ou bien les prostituées nigérianes qui arpentent les abords des villes.
Pour tenter de retourner contre les immigrés et les marginaux la déception de leurs électeurs, maires et ministres de gauche ne craignent pas d'alimenter directement les campagnes xénophobes et racistes. Amato a osé déclarer que la loi qu'il promet est indispensable " pour éviter un tournant fasciste ". Veut-il le prendre lui-même ?