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Leur société
Attaques contre les régimes spéciaux : Campagne mensongère sur les déficits
L'un des arguments mis en avant et répétés à satiété pour faire accepter à la population laborieuse les attaques contre les régimes spéciaux, c'est que ceux-ci sont de plus en plus déficitaires puisque les retraités vivent plus longtemps et qu'ils sont donc de plus en plus nombreux par rapport au nombre d'actifs qui cotisent. Il y aurait ainsi plus d'un million de retraités pour 500 000 actifs bénéficiant de ces régimes.
Outre que l'augmentation de la productivité permettrait facilement aux actifs d'assurer un niveau de vie correct à un plus grand nombre de retraités si les richesses produites ne bénéficiaient pas qu'à une minorité de parasites, il faut tout de même souligner que l'évolution démographique est bien loin d'être seule en cause dans cette augmentation du nombre des retraités par rapport aux actifs. Ce n'est pas tant le nombre de retraités qui augmente que le nombre d'actifs qui diminue pour cause de suppressions d'emplois. À la SNCF, par exemple, il y a à l'heure actuelle 160 000 actifs pour deux fois plus de retraités. Mais il y avait près de 300 000 cheminots dans les années 1970 et même 450 000 en 1949. Inutile de dire que s'il n'y avait pas eu cette saignée dans les effectifs, il y aurait bien assez de cotisants pour que le régime ne soit pas en déficit.
D'ailleurs, ce qui est vrai pour la SNCF et les autres régimes spéciaux est tout aussi valable pour le régime général. Le matraquage médiatique sur les comptes de la Sécurité sociale passe sous silence le fait que patrons et gouvernements sont les seuls responsables du trou, ne serait-ce que par les vagues de suppressions d'emplois auxquelles ils procèdent depuis des années. Or le gouvernement se vante de vouloir encore supprimer des dizaines de milliers de postes de fonctionnaires. Mais s'il n'y avait pas trois millions de chômeurs dans ce pays, les comptes sociaux ne seraient pas en déficit.
Alors, il n'y a aucune raison que ce soit encore une fois les travailleurs qui payent les pots cassés de cette politique en acceptant de cotiser plus longtemps pour des retraites moindres.