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Grèce : Un désastre dont le gouvernement aussi est responsable
Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a survolé en compagnie du Premier ministre grec, Costas Caramanlis, le Péloponnèse dévasté par les incendies. Il a promis une aide de la Communauté, et les reportages télévisés en ont profité pour insister sur l'aide matérielle déjà apportée par différents pays européens pour éteindre les feux.
Quand on sait que la France aurait été la plus généreuse - avec ses 4 Canadair et ses 65 pompiers ! - ce que Caramanlis qualifie d' aide " précieuse " a moins mis en évidence la générosité de l'Europe que l'état de délabrement des services publics grecs dans la lutte contre les incendies. Des Canadair grecs datant des années 1970, des pompiers exténués, sans intendance pour les ravitailler pendant des journées entières, des camions hors d'âge : voilà ce dont disposait le service de lutte contre les incendies, selon un reportage du journal Le Monde. Les résultats sont là : plus de 60 morts, des milliers de familles sans logement, plus de 200 000 hectares et 500 000 oliviers brûlés rien que dans les trois préfectures du Péloponnèse, ainsi que des milliers de têtes de bétail et des milliers de ruches anéanties.
Pour calmer la colère, le gouvernement a distribué des aides financières de quelques centaines à quelques milliers d'euros, il promet un plan de prévention des incendies, bref tout ce que les gouvernements successifs, de gauche ou de droite, se sont appliqués à laisser à l'abandon pour mieux réduire les dépenses publiques. Et il est encore plus difficile de croire à ses promesses de reboisement.
Ainsi, selon un communiqué de l'une des organisations trotskistes grecques, l'OKDE (Organisation des communistes internationalistes de Grèce), dénonçant la politique des partis de gouvernement, qu'il s'agisse de la droite (Nouvelle Démocratie) ou du Parti Socialiste (Pasok), " en révisant la Constitution et particulièrement l'article 24, ils encouragent la déclassification de milliers d'hectares de forêts pour les donner à exploiter à des entrepreneurs. (...) Ce n'est pas un hasard si les zones brûlées de Zacharo et Kaiaifas sont un "morceau de choix", utilisable pour créer de grands hôtels ou même des parcours de golf. " Et l'OKDE ajoute : " En réclamant la "stabilité financière", ils ont taillé dans les dépenses publiques, services ou infrastructures. Le résultat en a été, au moment crucial, le manque du nécessaire (bornes d'incendie, zones de protection contre le feu, etc.). En même temps, des milliards d'euros étaient dépensés pour l'armement et la surveillance électronique des citoyens, ou donnés en pure perte aux capitalistes. "