Fonderie Rencast - Delle (Territoire de Belfort) : Des patrons au biberon des fonds publics06/09/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/09/une2040.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Fonderie Rencast - Delle (Territoire de Belfort) : Des patrons au biberon des fonds publics

Fonderie d'aluminium sous-traitante de l'automobile, l'usine Rencast de Delle produit surtout pour Peugeot. Les patrons n'ont pas cessé d'y supprimer des emplois.

En juin 2006, une grève avait contraint la direction à annuler un plan de 80 licenciements, sur un effectif de 220 salariés. Mais maintenant nous ne sommes plus que 160, à cause des licenciements individuels " négociés " ; des départs en préretraite et retraite n'ont pas été remplacés. La direction n'a pas cessé non plus de s'attaquer aux salaires et aux conditions de travail : cinq jours de RTT ont été supprimés en début d'année, par exemple. En juillet, elle annonçait la suppression de fait de la maigre prime d'intéressement, tout en imposant le travail du samedi, du matin au soir, à la veille des congés.

C'est toujours en invoquant des pertes financières insupportables que les patrons de Rencast font leurs mauvais coups. En juillet, ils ont vendu les machines de leurs usines à un fonds d'investissement, Camulos, pour plus de 6,5 millions d'euros, ce qui, d'après le journal patronal Les Échos du 6 juillet, " allait permettre à Rencast de payer les 4,5 millions d'euros du plan social et du déménagement de production imputables à la fermeture d'une de ses six usines françaises, à Douvaine (usine fermée brutalement en février 2007, 90 licenciements - NDLR) (...) Le fondeur spécialisé (...)peut désormais profiter pleinement des 80 millions d'euros de contrats nouveaux engrangés depuis trois ans, notamment auprès de Renault. "

En juillet, Rencast a aussi vendu les bâtiments de l'usine, bureaux et ateliers de production, à la Sempat, société dépendant du Conseil général, pour un million d'euros. En échange de la sauvegarde de l'emploi ? Nenni ! Le président PS du Conseil général, Ackermann, explique dans la presse locale : " Cela ne signifie pas pour autant que les emplois seront sauvés, mais c'est une condition nécessaire à leur pérennité. "

Selon Proust, président de la Sempat, conseiller général chevènementiste, à propos des risques d'arrêt d'activités à Delle : " Cela ne bouleverse en rien l'avenir de Rencast. " D'ailleurs, pour le loyer, il est prévu qu'en cas de défaillance de Rencast c'est la Communauté de communes et le Conseil général qui paieront. " Nous n'avons pas fait de cadeau à Rencast, nous avons répondu positivement à sa demande. " Nuance ! Ceci dit, les patrons sont habitués aux cadeaux : en 2004, ils avaient repris sept usines au groupe Valfond pour l'euro symbolique, et obtenu une remise de 7,3 millions d'euros sur les dettes sociales et fiscales accumulées.

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