Interviewé dimanche 26 août sur TF1, le Premier ministre, François Fillon, a expliqué que la politique de son gouvernement visait " à pousser le maximum de Français, et en particulier les Français modestes, à acquérir leur logement ". Il ne faisait que reprendre les propos de Sarkozy, qui dit vouloir faire des Français des propriétaires.

Mais la sollicitude de Fillon ne s'arrêterait pas là. Parlant des travailleurs immigrés, il a déclaré que " les hommes et les femmes qui viennent en France et qui y trouvent un emploi, qui y trouvent un logement, y sont les bienvenus ". Et la main sur le coeur il a ajouté, faisant allusion aux incendies d'hôtels vétustes, comme celui du boulevard Vincent-Auriol à Paris, il y a deux ans justement, dans lesquels des immigrés ont trouvé la mort : " Tous les Français ont eu honte de voir dans quelles conditions on accueillait des étrangers, qu'on n'était pas en mesure de recevoir correctement parce que notre pays n'en a pas les moyens. ".

La France, sixième puissance économique du monde, comme dit Fillon lui-même, n'aurait pas les moyens de construire les centaines de milliers de logements sociaux qui manquent cruellement, pas seulement aux travailleurs immigrés, d'ailleurs, mais en fait à l'ensemble des classes populaires ? N'aurait-on pas les moyens de loger correctement des milliers de travailleurs, occupant un emploi régulier, et contraints de vivre dans la rue ? Bien sûr que si, mais il faut en avoir la volonté et y consacrer les sommes nécessaires.

En attendant, le gouvernement consacre des milliards d'euros à faire des cadeaux fiscaux aux plus riches. Mais cela ne fait honte ni à Sarkozy ni à Fillon !