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Leur société
Toulouse : Une journée ordinaire au tribunal
Vendredi 11 août une Ivoirienne de 29 ans et son fils de trois ans, soutenus par le Réseau éducation sans frontière, étaient jugés à l'intérieur du camp de rétention de Cornebarrieu, dans la banlieue toulousaine. En France depuis huit ans, elle a toujours été en situation régulière, car elle était étudiante. Ses études terminées, c'est quand elle a demandé son changement de statut qu'elle est devenue sans papiers. Son fils est né en France, est scolarisé, et ne connaît rien de l'Afrique. Cela n'a pas empêché qu'il soit mis sous écrou avec sa mère au centre de rétention.
Ce vendredi, ils étaient une douzaine à être jugés parce qu'ils étaient en situation irrégulière : des Chinois, des Bulgares, des Colombiens, un Polonais, des Marocains et des Algériens. Seuls deux prévenus avaient un avocat, et ils ont été les seuls à être défendus individuellement. Après avoir entendu les plaidoiries, le juge s'est retiré pour délibérer... avec lui-même.
Il est revenu une heure et demie après pour délivrer son verdict : tous restent en centre de rétention, sauf le Polonais et l'Ivoirienne. Le Polonais, parce que l'administration n'a pas pu trouver d'interprète, se trouve libéré. Et l'Ivoirienne est placée avec son fils en résidence surveillée dans sa famille, cela veut dire que si elle disparaît, les membres de sa famille, tous en situation régulière, risquent jusqu'à cinq ans de prison.
Pour les autres, le camp de rétention jouxtant l'aéroport de Blagnac, les reconduites à la frontière peuvent s'y faire plus facilement et plus discrètement.
Le ministre Hortefeux veut des chiffres, à Toulouse on les lui donne.