Depuis la mi-juillet, le bureau de poste du 20e arrondissement de Paris fonctionne avec l'aide d'étudiants qui travaillent comme saisonniers pour remplacer les collègues partis en congé. Il y a aussi des jeunes qui veulent travailler en permanence, recrutés en CDI. La direction du bureau en a licencié plusieurs ces dernières semaines, alors qu'ils étaient en période d'essai, avec pour seule explication qu'elle puise ces jeunes dans un « vivier » et qu'elle sélectionne ceux qui ont le « profil ».

Ceux qui ont dépassé la période d'essai ne sont pas pour autant à l'abri des pressions. Plusieurs d'entre eux qui avaient eu des arrêts-maladie sont convoqués à un entretien où il leur est fortement suggéré de démissionner.

D'autres collègues, depuis longtemps à La Poste, sont fonctionnaires. Pour des problèmes de santé, quelques-uns travaillent au bureau mais ne portent pas le courrier dans les immeubles. En liaison avec la « médecine de prévention », qui est la médecine du travail de La Poste, la direction voudrait qu'ils partent malgré tout en tournée avec les Caddie, et les charges qui vont avec. Cependant, fin juin, elle s'est heurtée à une réaction collective. Quand nous nous sommes retrouvés à une centaine devant le bureau puis à la direction, elle a fini par renoncer.