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- Lutte ouvrière n°2038
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Après l'accident d'un bus parisien : Pas de répit pour les conducteurs
Dans l'accident d'un bus articulé de la RATP survenu le 14 août sur la ligne PC2, quelques voyageurs ont été blessés ainsi que le conducteur.
Le conducteur a évoqué une défectuosité dans la direction de son véhicule. Une enquête est en cours. Interrogés par la presse, des conducteurs de bus et des syndicats de la RATP ont évoqué les pressions exercées par la direction concernant les temps de parcours. Ceux-ci sont inscrits sur une feuille appelée « radar » et sur un écran du poste de conduite.
La direction explique que ces contrôles sont uniquement exercés à titre indicatif. Mais, dans la pratique, les pressions ne sont pas rares sur ceux qui sont en retard. On entend souvent, dans la bouche des membres de l'encadrement, qu'il y a « ceux qui veulent en jouer et ceux qui ne veulent pas ». L'acquisition de la cadence sur ligne fait d'ailleurs partie des critères de jugement.
Les temps de parcours sont tirés au minimum pour permettre le plus de tours possible dans une journée de travail, et donc de faire tourner les lignes avec un effectif réduit. La RATP contractualise ces objectifs avec le STIF (Syndicat des transports d'Ile-de-France), fixant la quantité de kilomètres à réaliser sur chaque ligne.
Les conducteurs en retard perdent aussi les quelques minutes de « battement » au terminus leur permettant de décompresser, d'aller aux toilettes, de s'approvisionner en tickets et de contrôler l'intérieur du bus. Quand il y a du retard ces opérations peuvent être réduites à une minute minimum selon le règlement interne, mais généralement les conducteurs défendent leur temps de pause. L'été, les temps de parcours sont encore plus courts, et de façon si excessive qu'il est souvent impossible d'être à l'heure.
D'un côté la direction fixe des temps de parcours « de formule 1» comme disent les conducteurs et, de l'autre, elle note et juge sur les critères de qualité comme les règles de sécurité, le respect du Code de la route, le confort, la souplesse et même la consommation de carburant...
Pour transporter tous les usagers dans des conditions confortables avec des temps de parcours corrects et avec la meilleure sécurité possible, cela exigerait plus de bus et de conducteurs. Mais cela, ni la région ni la RATP n'en veulent. Ils sont tous d'accord pour que les transports en commun leur reviennent le moins cher possible.