Partir en retraite après 65 ans ? Les salariés ont montré qu'ils voulaient partir avant 60 ans16/08/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/08/une2037.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Partir en retraite après 65 ans ? Les salariés ont montré qu'ils voulaient partir avant 60 ans

On assiste en ce moment à une campagne tendant à stigmatiser « l'obligation » qui amènerait les salariés à partir « bien plus tôt à la retraite qu'ils ne le souhaiteraient ». Ce fut un des axes de la campagne de Sarkozy, au nom de la « liberté ». La « liberté de partir à la retraite quand on veut » devenant le pendant de la « liberté de travailler autant qu'on veut ». Mais si certains journaux ont publié des sondages fabriqués pour faire croire que « les salariés souhaitaient travailler après 65 ans », les faits ont prouvé exactement le contraire

Après le vote en 2003 de la loi Fillon sur les retraites, les salariés qui avaient commencé à travailler jeunes, à condition d'avoir plus de 41 ans de cotisations, ont pu, sous certaines conditions, s'ils le souhaitaient, demander à bénéficier de la retraite avant 60 ans. Or, contrairement à toutes les prévisions, la grande masse de ceux qui pouvaient en bénéficier ont demandé à partir avant 60 ans. Et ces derniers mois le mouvement s'est accéléré, à l'approche de 2008 qui mettra fin à cette possibilité.

Près de 450 000 salariés, voire plus, auront fait ce choix, pas dans un sondage, mais en ayant mûrement réfléchi, de partir en retraite. Et cela malgré le faible montant des pensions.

Cette aspiration à quitter au plus vite leurs entreprises, leurs lieux d'exploitation, est confirmée dans toutes les entreprises de production, là où les ouvriers travaillent, sur les chaînes, en équipe, dans des tâches dures et pénibles. Mais c'est le même mouvement, la même aspiration à la liberté chez les employés, les techniciens et même la majorité des cadres.

D'ailleurs, alors que les pertes de salaire qui les accompagnent sont très importantes pour ceux qui les choisissent, à 58, 57, 56 voire 55 ans, les préretraites sont acceptées par la quasi-totalité des salariés à qui elles ont pu être encore proposées ces derniers temps. Et s'il y en a de moins en moins, quelques dizaines de milliers par an, au lieu de quelques centaines de milliers il y a encore quelques années, c'est que l'État et les patrons ne veulent plus les financer.

Alors, on peut dire et claironner ce qu'on veut, les travailleurs, ceux de production d'abord, mais aussi tous les autres, aspirent à partir à la retraite le plus tôt possible. C'est cela la vérité.

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