Arcelor Mittal : Profits et morale patronale16/08/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/08/une2037.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Arcelor Mittal : Profits et morale patronale

Le trust sidérurgique Arcelor Mittal a annoncé une augmentation spectaculaire de ses profits. Cette augmentation est due essentiellement à la hausse des prix des aciers, elle-même due à une forte demande et à la limitation des investissements qui permettent d'améliorer la productivité. Mais si les bénéfices augmentent fortement, ce n'est pas le cas des salaires. À Arcelor-Dunkerque, la direction a accordé cette année 2 % d'augmentation générale, 270 euros de primes en trois fois et 1,2 % d'augmentations individuelles. Loin, très loin de l'essor des profits.

Indépendamment de la production, la direction d'Arcelor Mittal se donne les moyens, en regroupant la direction des aciers plats dans la société Luxco, basée au Luxembourg, de transférer tous les bénéfices de cette branche dans ce paradis fiscal au coeur de l'Europe, et donc de payer encore moins d'impôts. Dans le même temps, elle négocie avec les syndicats un « code d'éthique » devant s'imposer à toutes les usines et à tous les salariés du groupe. Le but de ce code est d'affirmer la toute-puissance patronale et d'encadrer au maximum les travailleurs.

La CGT, qui le dénonce, précise que ce code exige notamment que « les employés qui souhaitent exercer une fonction élective doivent en informer leur supérieur hiérarchique ou le directeur juridique », ou encore dit : « Chacun de nous (les membres du personnel d'Arcelor-Mittal) est responsable des valeurs d'Arcelor Mittal dans sa vie quotidienne en tant qu'employé de la société. Nous devons nous efforcer de vérifier le respect par tous de nos règles de conduite. Il va sans dire que toute conduite contraire à ces règles est passible d'une mesure disciplinaire pouvant aller jusqu'à la résiliation du contrat de travail, conformément aux règles et procédures applicables. » La direction voudrait organiser ainsi un contrôle permanent sur les travailleurs.

Cette volonté des patrons d'avoir à leur disposition des salariés pieds et poings liés peut se heurter à un obstacle majeur : un refus des travailleurs d'accepter un tel avenir.

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