100 jours d'une politique antiouvrière : Préparons une riposte à la hauteur des attaques16/08/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/08/une2037.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Editorial

100 jours d'une politique antiouvrière : Préparons une riposte à la hauteur des attaques

L'évocation des 100 premiers jours de la présence de Nicolas Sarkozy à l'Élysée a donné lieu à bien des louanges, venues il est vrai essentiellement de ses proches et d'une partie de la presse. À les entendre, on n'avait jamais vu un président de la République qui ait tenu, lui, ses engagements, et à un tel rythme. Même si ces propos ne sont guère charitables à l'égard du prédécesseur de Sarkozy, Chirac, et même s'ils procèdent du rituel courtisan, ils ne sont pas entièrement faux.

C'est vrai que Sarkozy a tenu ses promesses. Mais doit-on s'en montrer surpris ? D'emblée, avant même qu'il soit intronisé président de la République, il a tenu à afficher que, tout en se proclamant l'élu de tous les Français, il se situait nettement dans le camp des très, très riches. Sa croisière sur le yacht de son ami le milliardaire Arnault à destination de l'île de Malte, il y a cent jours donc, ses vacances dans une fastueuse résidence aux USA, ne sont pas que des détails anecdotiques. Pour Sarkozy, qui sait fort bien se mettre en scène, ce sont des choix qui ont valeur de symboles.

Lui et ses ministres ne font que poursuivre en l'aggravant la politique qu'ils avaient mise en oeuvre sous Chirac, dans les gouvernements Raffarin et Villepin dont, pour nombre d'entre eux, ils faisaient déjà partie. Les événements de ces derniers jours en sont la triste illustration. La traque aux sans-papiers et les expulsions se poursuivent, sans relâche. Les mesures en faveur des plus riches, et leurs corollaires, celles prises contre les classes populaires, se mettent en place.

À peine avait-t-on débattu de l'instauration d'un service minimum dans les transports publics - ce qui ne constitue qu'une étape dans la remise en cause du droit de grève - que l'annonce était faite que le gouvernement préparait une amère potion, destinée cette fois à réduire plus encore l'accès aux soins des catégories populaires. Même si, nous dit-on, les mesures prévues ne sont pas encore définitivement décidées, on sait déjà que, pour chaque malade bénéficiant de la Sécurité sociale, il sera retenu une franchise annuelle - qui pourrait atteindre 50 euros par an - à laquelle s'ajouterait une taxe sur chaque boîte de médicament prescrit.

Et tout est de la même veine. On va diminuer encore, et de façon significative, le nombre de fonctionnaires, afin nous dit-on d'alléger la dette de l'État. Cela va se traduire immanquablement par une accélération de la détérioration des services publics. Il y aura encore moins d'enseignants dans les écoles, moins d'infirmières dans les hôpitaux, moins de cheminots pour assurer les transports collectifs. Alors que - et la population laborieuse qui est la première à les utiliser le voit tous les jours - les moyens dans ces domaines sont notoirement insuffisants pour des besoins qui s'accroissent. Oui, il faudrait plus de moyens, ne serait-ce que pour maintenir à niveau les services actuels. De mesures en mesures, ce gouvernement, ajoutant sa pierre à ce qu'ont fait ses prédécesseurs, met en place un service public qui se réduit bien en deçà du service minimum.

Il y a cependant une catégorie pour laquelle ce gouvernement maintient son soutien sans fléchir et sans exprimer une quelconque inquiétude sur les conséquences que cela aura sur la dette de l'État, c'est le service rendu aux plus riches, aux capitalistes. Ces aides aux plus fortunés ne sont certes pas nouvelles. Ce sont d'ailleurs les milliards qui leur ont été distribués, sous des formes diverses, qui ont creusé cette dette, dont Sarkozy et ses acolytes entendent faire peser le poids sur les classes populaires.

Encore faudrait-il que celles-ci l'acceptent !

Le gouvernement et ses laudateurs se flattent du bilan de Sarkozy, après 100 jours de présidence. Mais une chose est de prendre des mesures, d'en préparer d'autres pour les mois qui viennent. C'en est une autre de les faire accepter.

Et puisque ce gouvernement mène la bataille tambour battant contre les classes populaires, il faut se préparer à lui donner la riposte que sa politique mérite.

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