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Leur société
Service minimum : La réaction doit être maximale
Les fédérations syndicales cheminotes CGT, CFDT, FO, SUD-Rail, UNSA, CGC et FGAAC s'étaient rencontrées le 2 juillet afin de prendre une position commune contre « le service minimum » qui constitue une atteinte au droit de grève dans les transports. Elles appelaient « à rester vigilants et mobilisés afin d'être en capacité d'intervenir durant le débat parlementaire de manière à placer les discussions (...) sous la pression revendicative », et avaient appelé à des manifestations pour le 31 juillet.
Le moins que l'on ait pu constater, c'est que cette mobilisation ne s'est pas faite au maximum. Dans certains secteurs de la SNCF des préavis de quelques heures ont bien été déposés, mais dans d'autres il n'y eut pas de préavis, uniquement des appels à des rassemblements. En région parisienne, bien des cheminots ne savaient même pas qu'il y avait un rassemblement devant l'Assemblée nationale, beaucoup ne l'ayant appris qu'au dernier moment, par la presse ou la télé. De nombreux militants syndicaux étaient amers, certains critiquant ouvertement l'inaction des directions syndicales car l'excuse de la période ne tient pas. Les trains sont aujourd'hui nombreux à circuler et tout aussi nombreux sont les cheminots au travail.
Dans la réalité, à la SNCF, les directions syndicales privilégient les discussions devant avoir lieu à l'issue des débats sur cette fameuse loi-cadre discutée actuellement par les parlementaires qui, espèrent-ils, leur permettrait d'obtenir un accord d'entreprise avant la fin de l'année. C'est donc dans le cadre voulu par le gouvernement qu'ils situent leur intervention.
Quant aux représentants des partis d'opposition, en particulier du PS dont plusieurs se sont montrés au rassemblement à Paris, ils ne se positionnent pas véritablement contre cette loi. Étant à la tête de la plupart des régions, ils voient plutôt d'un bon oeil la mise en place « de plans de transport adaptés » qui seront négociés pour les TER et les trains de banlieue, à l'image de ce qui se fait déjà dans la Région Alsace depuis juillet 2005. Là, la SNCF ou d'autres entreprises de transport doivent élaborer un service minimum et s'engager à informer vingt-quatre heures avant la grève l'autorité organisatrice, c'est-à-dire la Région. Si le service n'est pas réalisé, les entreprises de transport peuvent se voir demander un remboursement total ou partiel des titres de transports. C'est un accord de ce type qui devrait être négocié dans chaque Région avant le 1er janvier 2008. Quant à refuser la mise en place d'un service minimum, il n'en est pas question pour le PS. Alain Rousset, le président PS de la Région Aquitaine, a d'ailleurs été clair sur ce sujet : « Si la loi est votée, nous l'appliquerons, a-t-il dit, d'autant que si on ne le fait pas, ce sont les préfets qui le feront . »
La loi actuellement en discussion tente avant tout de brider les possibilités d'action des cheminots. Mais elle concerne aussi tous les travailleurs car un recul dans un secteur, même s'il est plus apparent que réel, pourrait toucher les autres secteurs du monde du travail. Cela étant, lorsque des grèves comme celles de l'hiver 1986-1987, de 1995 ou de 2003 éclatent sans préavis, avec une détermination des grévistes, aucune loi ne peut les empêcher.