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- Lutte ouvrière n°2035
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Leur société
Sanctions contre les chômeurs cadeaux pour les profiteurs
La presse s'est félicitée de voir le nombre de sanctions contre les « fraudeurs de l'Assedic » passer de 7 200 à 24 800, soit une multiplication par trois et demi. Elle a parlé à cette occasion de « meilleure coordination entre les Assedic et les Préfectures ».
En fait, depuis que la réforme du contrôle des chômeurs a été instaurée le 2 août 2005 par le ministre Borloo, un demandeur d'emploi disponible immédiatement doit accomplir des « actes répétés en vue de retrouver un emploi » et ses « démarches doivent présenter un caractère réel et sérieux ».
Un demandeur d'emploi qui ne se conforme pas aux dispositions évoquées peut être convoqué pour manquement.
Mais, alors que le nombre de dossiers de convocation pour sanction s'est réduit, le nombre de sanctions a, lui, augmenté. En partie d'ailleurs du fait que l'échelle des sanctions a été élargie, permettant aux autorités de restreindre l'allocation de 20, 50 ou 100 % selon les cas. C'est donc bien la volonté déclarée de sanctionner les chômeurs pour les motifs les plus divers, allant du défaut de déclaration au refus de proposition d'emploi ou de contrat d'apprentissage en passant par un rendez-vous manqué avec un conseiller ANPE, qui fait augmenter les chiffres.
Ces mesures sont d'autant plus choquantes que personne n'est chômeur par vocation et qu'aucun d'eux n'a de plaisir à se voir poursuivi, fliqué ou montré du doigt parce qu'il ne fait pas ce qu'il faut au regard du ministère.
Tous ces critères ne servent qu'à diminuer le nombre d'inscrits à l'ANPE, d'une part pour servir le bilan du gouvernement en matière de politique sociale tout en cherchant à économiser sur le dos des chômeurs, et d'autre part, pour entretenir l'idée que les chômeurs sont des fraudeurs en puissance et que, quelque part, ils « profitent du système ».
Le gouvernement, qui prétend donner des leçons de morale aux chômeurs, vient pourtant d'adopter le paquet fiscal, dont les dispositions profitent, elles, à de vrais parasites dont les revenus n'ont rien de comparable avec ceux des chômeurs.