Rwanda : Deux exilés arrêtés en France.25/07/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/07/une2034.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Rwanda : Deux exilés arrêtés en France.

Deux Rwandais, sous mandat d'arrêt du Tribunal pénal international pour le Rwanda, chargé par l'Onu de juger les affaires liées au massacre de près d'un million de Tutsi et d'opposants Hutu au Rwanda en 1994, viennent d'être arrêtés en France, sous l'accusation de faits de génocide, extermination, assassinats et viols.

En fait les deux accusés vivaient en France depuis des années au su et au vu des autorités. Le père Wenceslas Munyeshyaka officiait à Gisors dans l'Eure depuis 2001. L'ex-préfet Laurent Bucyibaruta vivait près de Troyes avec sa famille et " était très investi dans la vie paroissiale " de son village. Tous deux faisaient l'objet de poursuites judiciaires sur le territoire français, pour l'abbé depuis 1999, sur plaintes de rescapés du génocide. Autant dire que la justice française a pris son temps.

Il n'y a certes rien d'étonnant à cela. L'armée française était présente au Rwanda lorsque le massacre a été lancé en avril 1994. Et elle l'avait vu venir puisqu'elle soutenait le régime en place, entraînant non seulement ses forces officielles mais les milices Interhahamwe (" Ceux qui tuent ensemble "), premières impliquées dans la tuerie.

Face à des dirigeants français, de gauche comme de droite, qui ont toujours nié ce qui n'était rien d'autre qu'une complicité, les autorités rwandaises ont créé en avril 2005 une Commission nationale indépendante " chargée de rassembler des preuves de l'implication de l'État français dans le génocide ". Quelque temps plus tard le juge antiterroriste Bruguière lançait un mandat d'arrêt contre des responsables actuels rwandais... à la suite de quoi le Rwanda a rompu ses relations diplomatiques avec la France en novembre 2006.

Ces arrestations de personnes accusées d'avoir participé au génocide et réfugiées en France, marquent donc un petit recul du gouvernement français dans ce processus, mais guère plus car recul ne veut pas dire aveu. Quant au procès de l'attitude des responsables français, il est probable qu'on doive l'attendre encore longtemps.

Partager