Île de la Réunion : Un observatoire qui n'observe rien.25/07/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/07/une2034.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Île de la Réunion : Un observatoire qui n'observe rien.

Réclamé depuis sept ans par diverses associations ainsi que par les partis de la gauche réunionnaise, accepté finalement dans les tout derniers temps du gouvernement Villepin, l'Observatoire des prix et des revenus vient d'être installé à l'île de la Réunion.

Cet Observatoire est censé éclairer la population sur la façon dont les prix se forment et faire la lumière sur la disparité des revenus. Le préfet préside aux destinées de l'organisme, accompagné des députés, des sénateurs, des présidents des Conseils général et régional et de bien d'autres notabilités, ayant toutes comme point commun leur éloignement des préoccupations du monde du travail.

Grâce à l'insistance des syndicats de salariés qui avaient menacé de boycotter les réunions de l'Observatoire si des représentants patronaux n'y siégeaient pas, ces derniers sont venus, du bout des pieds, mais uniquement en tant qu'observateurs, si jamais on leur demandait plus de transparence dans leur gestion et leur comptabilité. Mais le risque n'est pas bien grand.

Certes un contrôle serait nécessaire et d'ailleurs beaucoup à la Réunion l'appellent de leurs voeux. Cependant, pour qu'un observatoire puisse être utile aux travailleurs, il devrait d'abord être sous le contrôle des travailleurs eux-mêmes.

Un organisme de contrôle des prix et des revenus, composé par les travailleurs ainsi que par les consommateurs, se donnerait pour tâche non seulement d'observer mais aussi de contrôler tous les aspects de la vie économique et sociale, tant dans le domaine du travail et de la production que dans celui de la consommation ou encore de la santé. Les associations, les syndicats, les travailleurs eux-mêmes auraient les moyens matériels et surtout humains de contrôler les comptes des entreprises, de vérifier dans quelles conditions les prix sont fixés, de voir quelle est la part des profits et quelle est celle des salaires, d'agir pour mettre le holà aux abus.

Autant de choses que l'on ne peut attendre d'un Observatoire créé par le gouvernement et présidé par un préfet. Mais cela pourrait donner des idées...

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