Fonctionnaires : Pouvoir d'achat en baisse.25/07/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/07/une2034.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Fonctionnaires : Pouvoir d'achat en baisse.

Selon une étude de l'Insee publiée mardi 24 juillet, le pouvoir d'achat des fonctionnaires a baissé en 2005. Ils ont bien été augmentés de 0,9 % en moyenne mais, compte tenu de la hausse des prix que l'Insee chiffre à 1,8 %, 1,84 million d'agents de la Fonction publique ont subi une perte de leur pouvoir d'achat de 0,9 % par rapport à l'année précédente.

Une des causes de ce recul tient à l'augmentation des prélèvements sociaux, qui s'élèvent à 16,3 % du salaire brut en 2005 contre 15,7 % en 2004. Cette augmentation tient au fait que les primes, dans la limite de 20 % du traitement, sont soumises depuis cette année aux cotisations retraite (or, elles forment près de 15 % du salaire), et que la CSG est calculée sur 97 % du salaire brut au lieu de 95 % comme auparavant.

Mais cette étude prouve avant tout que les augmentations de salaire chez les fonctionnaires n'ont pas suivi la hausse des prix. En 2003, ils ont même connu une " année blanche ", c'est-à-dire sans aucune augmentation générale, le gouvernement estimant que les augmentations de salaire individuelles compensaient " en moyenne " l'inflation. Pour ceux qui les touchaient, c'était peut-être vrai, mais certainement pas pour l'ensemble. Les syndicats estiment à 6 % la perte du pouvoir d'achat des fonctionnaires depuis 2000, perte encore plus sensible pour les agents en bas de l'échelle des salaires. Un dixième des fonctionnaires gagnent moins de 1 287 euros mensuels.

Il est de bon ton, dans les milieux réactionnaires, de qualifier les fonctionnaires de privilégiés. Cette enquête émanant d'un organisme officiel a le mérite de montrer qu'au point de vue salarial, ils ne sont pas mieux lotis que la majorité des salariés du privé. Pour les uns et les autres, c'est une augmentation générale de tous les salaires qui s'impose.

Les salaires des femmes encore plus à la traîne.

L'enquête de l'Insee publiée le 24 juillet montre qu'en 2005 les salaires féminins étaient inférieurs de 15,9 % aux salaires masculins. Ce ne sont pourtant pas les lois contre les discriminations salariales qui manquent : avant la dernière en date, du 24 mars 2006, qui prévoit de supprimer les écarts de salaires entre hommes et femmes d'ici à 2010, quatre autres avaient été votées, en 1972, 1983, 2001 et 2004.

Dans le cas des fonctionnaires, on ne peut pas prendre l'excuse que les patrons traînent des pieds pour justifier cette inégalité. Mais aucun des gouvernements qui se sont succédé depuis cette date n'a été capable (ou plutôt, ne s'est soucié) de faire appliquer les lois qu'ils ont fait voter concernant l'égalité salariale entre les femmes et les hommes.

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