SNCF Paris-Rive Gauche : La direction et la sécurité, ça fait deux.12/07/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/07/une2032.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF Paris-Rive Gauche : La direction et la sécurité, ça fait deux.

Lundi 2 juillet, suite à une note de service adressée aux conducteurs de certaines rames de banlieue à deux niveaux, une réunion extraordinaire du comité hygiène et sécurité s'est tenue à la demande des organisations syndicales. La note de service en question précisait une nouvelle procédure d'utilisation du frein qui a inquiété les conducteurs.

Cette note fait suite à un accident du 5 avril à la gare de l'Est, lorsqu'un train de banlieue avait heurté le butoir en gare, faisant plusieurs dizaines de blessés. La direction entend ainsi se couvrir en cas de nouvel incident. Elle rejette par avance la faute sur le conducteur qui pourra toujours être accusé de n'avoir pas correctement respecté la nouvelle procédure.

La note indique que lorsque le conducteur effectue trop de serrages-desserrages rapprochés, il risque de rendre le freinage moins efficace. Il est donc demandé au conducteur de ne pas le faire... alors que cette consigne est très difficile, sinon impossible, à appliquer là où le trafic est très dense. Les limitations de vitesse se succèdent de façon rapprochée. Les " feux rouges " exigeant un arrêt impératif sont très fréquents et il faut réaliser des arrêts précis, par exemple juste devant les écrans de télévision qui permettent de visualiser les voyageurs de façon à fermer les portes au bon moment. Et si, pour ne pas utiliser trop fréquemment le frein, nous roulons en dessous de la vitesse limite, il n'est plus possible de respecter les horaires, etc.

De tout cela, la direction SNCF est parfaitement consciente. Un de ses cadres, envoyé pour démontrer que la nouvelle procédure de freinage était applicable, l'a vérifié à ses dépens : il s'est arrêté à 30 mètres du butoir, ce qui signifie que des voyageurs auraient dû descendre sur les voies ! Mais avec une mauvaise foi inébranlable, la direction a décidé que tout allait bien.

Face à l'irresponsabilité de la direction, des conducteurs de Paris-Rive-Gauche ont arrêté le travail mardi 3 juillet, dans le cadre du " droit de retrait " motivé par un " danger grave et imminent ". La direction a alors fait une enquête qui conclut que tout était normal et que les agents de conduite étaient mis en demeure de retourner travailler sous peine de sanctions graves.

Pour la sécurité, mieux vaut faire confiance aux cheminots qu'à la direction SNCF.

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