Premier train des mesures gouvernementales : Au bonheur des riches.12/07/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/07/une2032.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Premier train des mesures gouvernementales : Au bonheur des riches.

Le Parlement a examiné mardi 10 juillet le premier volet des mesures proposées par Sarkozy-Fillon. L'essentiel de celles-ci porte sur l'exonération d'impôt et de cotisations sociales concernant les heures supplémentaires, sur la limitation à 50 % du revenu imposable au lieu de 60 % actuellement (c'est ce qu'on appelle le bouclier fiscal), sur la déduction des intérêts d'emprunt souscrit pour l'achat d'une résidence principale et enfin sur la suppression des droits de succession pour le plus grand nombre des assujettis.

L'ensemble de ces mesures représente un manque à percevoir pour l'État que le gouvernement évalue à 13,6 milliards d'euros par an.

Si le " bouclier fiscal " concerne à l'évidence les plus riches, les autres mesures aussi.

La mesure sur les heures supplémentaires pourra, à la marge, permettre à quelques travailleurs de gagner un tout petit peu plus, mais pour de très nombreux travailleurs elle risque de se traduire par un maintien sinon une aggravation du chômage, car ces heures supplémentaires inciteront les patrons à faire travailler plus plutôt que d'embaucher.

Mais il n'y a pas que cela. Les patrons vont aussi être exonérés de cotisations sur les heures complémentaires, c'est-à-dire les heures comprises entre ce que prévoient les contrats de travail de ceux qui n'ont qu'un contrat à temps partiel et l'horaire légal à 35 heures, ou 39 heures pour les entreprises de moins de vingt salariés. Ces heures, elles aussi défiscalisées, reviendront donc moins cher aux patrons, qui auront intérêt à embaucher encore plus massivement avec des contrats à temps partiel.

Alors, bien loin de représenter un plus pour l'ensemble des salariés, ces " aménagements " reviendront à un moins manifeste.

Quant à la petite brise qui agitait les députés de droite, pour savoir à qui " il serait plus équitable " de distribuer les largesses du gouvernement, elle s'est traduite mardi 10 juillet par un compromis. Gouvernement et députés UMP sont tombés d'accord pour encore alléger l'impôt sur la fortune, l'ISF, en faisant passer de 20 à 30 % l'abattement sur la résidence principale. La session parlementaire en cours a toutes les chances de nous réserver d'autres accords du même type. Entre le gouvernement, soucieux de servir les intérêts des plus grosses fortunes, et les députés de droite qui entendent satisfaire leur électorat de privilégiés, tout prédestine aux arrangements, d'autant que sur l'essentiel ils sont tous d'accord : rançonner la masse de la population en faveur de ceux dont ils sont les obligés.

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