Le trou de la Sécu, creusé par les patrons et les gouvernements.12/07/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/07/une2032.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le trou de la Sécu, creusé par les patrons et les gouvernements.

Le trou du régime général de la Sécurité sociale qui comprend les branches maladie, vieillesse et famille, pourrait atteindre 12 milliards d'euros en 2007. Contrairement à ce que les gouvernants et les journalistes à leur service voudraient nous faire croire, ce ne sont absolument pas les malades ou les seniors qui en sont responsables.

Le déficit de la Sécurité sociale est d'abord creusé par le gouvernement qui continue de plus belle à exonérer les patrons de cotisations sociales. Chaque année le montant de ces exonérations augmente : 21 milliards d'euros en 2005, 24 milliards en 2006, 26 milliards prévus pour 2007 !

L'État se refuse officiellement à compenser à la Sécurité sociale certaines exonérations dont le montant total ne fait que croître, passant de 2,1 milliards en 2005 à 2,5 milliards en 2007. Cela représente déjà 20 % du déficit prévu.

Quant aux exonérations qui sont censées être compensées, elles ne le sont qu'en partie. L'an dernier, un nouveau système a été mis en place. Il s'agissait d'un " panier " d'une dizaine d'impôts comme les droits sur les alcools, sur les tabacs ou la TVA sur les produits pharmaceutiques. La première année, en 2006, le gouvernement s'était engagé à verser un complément si le produit de ces impôts ne suffisait à compenser les exonérations générales de cotisations sociales concernant l'ensemble du patronat. Aujourd'hui, la promesse ne tient plus et il manquera de ce fait 1,45 milliard d'euros dans le fameux panier.

Enfin, l'État a accumulé des dettes envers la Sécurité sociale. Il doit actuellement cinq milliards d'euros au régime général et deux milliards d'euros aux autres régimes. Chaque année de nouvelles dettes s'ajoutent aux anciennes (plus d'un milliard d'euros sont dus d'avant 2002). Certaines finissent par être effacées.

Faute d'être payée, la Sécurité sociale doit emprunter de l'argent et payer des centaines de millions d'euros d'intérêts chaque année.

Faut-il aussi rappeler que le régime général verse trois milliards d'euros à d'autres régimes comme celui des militaires ou des curés, à des fonds divers, à la Caisse nationale de la solidarité pour l'autonomie, la CNSA, contribuant ainsi à des financements que l'État devrait assurer.

Et il ne faut pas oublier que l'État ne paye pratiquement rien pour la santé. Ce sont les cotisations des salariés qui assurent la construction et l'entretien des hôpitaux, la formation du personnel hospitalier et des médecins, sans compter une bonne partie des énormes profits de l'industrie pharmaceutique ou des sociétés de matériel médical !

Le régime général des salariés est toujours considéré comme une caisse noire où patrons et gouvernements peuvent puiser sans scrupule pour ensuite oser faire la morale aux assurés sociaux et imposer des sacrifices à la population laborieuse !

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