Alstom - Belfort, amiante : Un jugement contre les choix du gouvernement.12/07/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/07/une2032.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Alstom - Belfort, amiante : Un jugement contre les choix du gouvernement.

Le tribunal administratif de Besançon, saisi par quatre CHSCT de l'usine Alstom de Belfort, vient de rendre un jugement qui oblige le gouvernement à réexaminer sa décision de refuser l'inscription du site sur la liste des établissements classés " amiante ". En février 2005, Borloo, ministre des Affaires sociales, avait en effet rejeté cette inscription qui aurait permis aux salariés de bénéficier d'une préretraite, sous certaines conditions, alors que son collègue de l'époque à l'Économie, Sarkozy, avait promis haut et fort aux syndicats d'appuyer leur demande.

Les motifs avancés pour ce refus - les fabrications contenant de l'amiante n'entraient pas dans le champ d'application de la loi - étaient particulièrement choquants pour les centaines de travailleurs qui ont respiré et manipulé pendant des années des produits contenant beaucoup d'amiante dans les locomotives, ou sur des parties d'alternateurs. On pensait même que les services de Borloo n'avaient pas lu le dossier, les enquêtes et témoignages avant de décider, sinon ils n'auraient pas pu ignorer la trentaine de plaintes de travailleurs du secteur Énergie, dont plusieurs sont morts depuis.

Et puis, d'autres sites Alstom où les travailleurs ont été exposés à l'amiante dans les mêmes conditions d'empoisonnement qu'à Belfort, comme Le Bourget, Lys-les-Lannoy, les Chantiers de l'Atlantique, ont à juste titre été inscrits sur la liste des sites amiantés.

Le tribunal a donc relevé une " erreur manifeste d'appréciation ".

C'est avec un regain d'espoir de voir aboutir cette demande d'inscription que ce jugement a été accueilli. Elle concerne plusieurs centaines de travailleurs de l'usine mais aussi beaucoup de ceux qui ont été licenciés et qui se retrouvent aujourd'hui à devoir vivre avec les ASS ou le RMI avant de pouvoir toucher leur retraite. Les empoisonneurs d'Alstom ne sont pas encore quittes.

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