Saint-Brieuc (22) : Fatiha et Samira ont eu leurs papiers.05/07/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/07/une2031.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Saint-Brieuc (22) : Fatiha et Samira ont eu leurs papiers.

À Saint-Brieuc, c'est après 204 jours d'assignation à résidence que Fatiha et Samira, qui étaient menacées d'expulsion, ont finalement obtenu leur titre de séjour vendredi 29 juin. L'affaire paraissait pourtant mal engagée ces derniers temps puisque, malgré tous les documents fournis au fil des mois, le préfet des Côtes-d'Armor se préparait à signer un nouvel arrêté d'expulsion au nom de son " intime conviction ".

Depuis le 5 décembre 2006, Fatiha et sa fille Samira, qui avaient été réveillées ce jour-là par une intervention musclée de la police, étaient tenues de pointer au commissariat de Saint-Brieuc tous les soirs à 17 heures 30 précises ; le fils, Nacer, mineur, n'y était pas astreint. Grâce à la mobilisation qui avait alors eu lieu, la décision de les expulser prise par le préfet avait été transformée par la juge des libertés en assignation à résidence.

Mais la menace pesait toujours et depuis, tous les soirs, une centaine de personnes solidaires de Fatiha et Samira se relayaient, par groupes de 30 à 40, pour les accompagner dans cette tâche administrative.

Pourtant, depuis longtemps, il avait été prouvé que l'accusation de " mariage blanc " et " absence de vie commune ", motifs officiels de l'avis d'expulsion, était un mensonge grossier commis par le mari de Fatiha, accusé d'ailleurs de violences sur elle, et de son copain, condamné, lui, pour coups et blessures sur sa fille... mais bien connus des services de police.

On pouvait se dire que la situation allait se débloquer, l'agresseur de Samira ayant fini par être incarcéré.

C'était sans compter avec l'obstination du préfet. On connaissait les préfets " aux ordres ", le sous-préfet " aux champs "... Voici venu, semble-t-il, le temps des préfets à l'" intime conviction " ?

Un énième courrier a donc été adressé aux différents élus, ainsi qu'à la toute nouvelle secrétaire d'État Fadela Amara, qui " suivait " l'affaire ces derniers mois en tant que dirigeante de " Ni putes ni soumises ", et à son chef Sarkozy.

Et puis deux manifestations regroupant 150 personnes chacune montrèrent, s'il le fallait, que la mobilisation ne faiblissait pas et qu'il n'était toujours pas question de laisser faire.

La manifestation, prévue pour le samedi 30 juin devant la préfecture, a donc été transformée en rassemblement pour fêter l'événement. Elle a été l'occasion de rappeler que c'est la mobilisation contre cette crapulerie qui a finalement amené les autorités à changer d'avis !

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