Fillon veut " récompenser " les patrons et mettre à la diète le monde du travail.05/07/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/07/une2031.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Fillon veut " récompenser " les patrons et mettre à la diète le monde du travail.

Fillon avait promis des surprises devant les députés mardi 3 juillet, ce fut la reprise de ce que Sarkozy avait annoncé. Les formulations hypocrites cachaient mal que le véritable objectif du gouvernement est de remplir encore plus les poches du patronat : " Nous devons cesser de taxer ceux qui travaillent le plus ", " conforter la réussite des dirigeants qui se distinguent par leur réussite ", " nous devons encourager ceux qui continuent à investir et à produire dans notre pays ", faire " que ceux qui ont créé de la richesse grâce à leurs efforts, ( plus exactement au travail de leurs salariés) puissent transmettre ce capital à leurs proches ". Et, pour exonérer le patronat du peu de cotisations qu'il verse encore pour financer la protection sociale : " Trouvons un complément différent au financement de la solidarité nationale " et donc : " Le débat sur la TVA sociale aura lieu ".

Et puis, Fillon appelle à combattre ce qu'il appelle " le conservatisme social ", en affirmant qu'il faut réduire encore les quelques protections que peuvent avoir les travailleurs. Aussi, il rappelle ce qu'il attend des rencontres qui devaient débuter le 4 juillet entre patrons et syndicats : " Des propositions précises sur l'évolution du marché du travail. À la fin de l'année, ces propositions devront être mises sur la table ". Les syndicats sont ainsi appelés à se soumettre car sinon : " Si tel n'est pas le cas, le gouvernement prendra ses responsabilités sans faillir. Car nul ne peut s'y tromper : la nécessité de la concertation et de la négociation ne peut se substituer à la volonté d'agir ".

Sarkozy et Fillon veulent : une " réforme profonde du marché du travail et réglementaire de nos entreprises ", " la flexisécurité ", " le contrat unique de travail, la réforme du mode d'indemnisation du chômage "... Tout cela veut dire faciliter à l'extrême la liberté de licencier des patrons, en finir avec les quelques contestations possibles de la part des salariés, et réduire encore de façon radicale l'indemnisation des chômeurs.

Mais tout cela ce sont les objectifs, et ce n'est pas le ton quelque peu va-t'en guerre de Fillon qui le rend plus sûr de les atteindre. Fillon a évidemment recueilli les votes des députés de sa majorité. Il n'a pas à s'inquiéter d'une opposition parlementaire conduite par le PS qui lui a reproché de n'être que l'agent d'exécution... mais ce n'est pas une surprise. Il sait bien que la seule véritable opposition qu'il a à craindre se situe sur le terrain social, sur le terrain des usines, des entreprises, de la rue. Et il n'est pas sûr que le fait de jouer le matamore suffise à impressionner longtemps ceux à qui il réserve ses coups.

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