TVA « sociale » : Une taxe défendue par l'UMP... et le PS21/06/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/06/une2029.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

TVA « sociale » : Une taxe défendue par l'UMP... et le PS

Depuis le soir du deuxième tour des législatives, de nombreux notables de droite, députés ou ex-députés ont fait savoir leur mécontentement de la publicité donnée au projet de TVA « sociale », coupable selon eux de la non-élection de quatre-vingts députés UMP. Mais ces regrets sur des sièges perdus n'ont pas entraîné la mise aux oubliettes de cette augmentation de la TVA.

Le secrétaire général de l'UMP, Devedjian, un de ceux qui ont le plus protesté contre cette annonce, a déclaré : « La TVA sociale n'est pas une promesse de Nicolas Sarkozy... c'est un sujet de réflexion. » Quant au ministre du Budget, Woerth, il a tenu à préciser au lendemain de l'élection que la décision sur une éventuelle instauration d'une TVA « sociale » « serait prise à la fin du mois de juillet ». Alors, tassement électoral ou pas, Sarkozy « réfléchit » avec son gouvernement sur le meilleur moyen de faire un beau cadeau au patronat avec l'argent des travailleurs, chômeurs et retraités.

Car rappelons que si le gouvernement « étudie » la possibilité d'augmenter la TVA de 5 %, et donc de renchérir d'autant les prix au détail, c'est pour alléger les cotisations sociales payées par les employeurs, non pour les aider à créer des emplois, mais pour augmenter leurs profits. Et les allégements de cotisations précédents n'ont jamais fait baisser les prix, ni fait augmenter les salaires, et ils ont encore moins assaini les comptes de la Sécu. Ils n'ont fait qu'en creuser un peu plus le trou, l'État ne payant jamais à la Sécurité sociale la totalité de la part qu'il devrait verser pour compenser les recettes manquantes.

Et puis pourquoi tout ce beau monde se gênerait-il ? Au jeu des devinettes, on peut demander qui a déclaré, réclamant l'instauration d'une TVA « anti-délocalisation » : « Les ressources, il faut les prendre là où elles se créent », et précisé sa pensée quelques jours après en ajoutant : « La TVA est de loin l'impôt le plus "productif"... il introduit une forme de progressivité de la taxation selon les modes de consommation... Mon idée est d'utiliser les "points forts" de la TVA pour poursuivre des objectifs clairs et précis. Premier objectif : la lutte contre les délocalisations... » ? L'auteur de cette défense d'une hausse de la TVA « pour alléger le coût du travail » n'est ni Borloo, ni Fillon ou Sarkozy. Non, c'est Dominique Strauss-Kahn qui l'a dit en septembre 2005, pendant et après les universités d'été du PS. C'est le même qui a fustigé la proposition de la TVA anti-délocalisation du gouvernement en la taxant de « patronale »...

C'est dire que, malgré les discours du PS sur la nécessité de faire contrepoids aux décisions gouvernementales en faisant élire le plus de députés possible à l'Assemblée, ce n'est pas de ce côté-là qu'il faut attendre une opposition bien vigoureuse à ce projet d'augmentation du taux de la TVA. La réaction devra venir des travailleurs eux-mêmes.

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