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Leur société
Sécurité sociale : Les attaques continuent
À coups de moindre remboursement des soins, le déficit de l'assurance-maladie est passé de 11,3 milliards d'euros en 2004 à 8 milliards en 2005, puis 5,9 milliards en 2006. Pour 2007, la loi de financement de la Sécurité sociale prévoyait qu'il baisse encore et tombe à 3,9 milliards d'euros. L'objectif risquant de ne pas être atteint, un énième « plan de redressement » des comptes de la Sécurité sociale est proposé. Comme les précédents, il creusera encore un peu plus l'écart entre ceux qui ont les moyens de se soigner et les autres.
Alors que l'espérance de vie augmente grâce aux progrès de la médecine et qu'il est donc légitime que les dépenses de santé soient plus importantes, l'objectif fixé par le Parlement pour l'année 2007 était que ces dépenses n'augmentent pas de plus de 1,1 %, soit moins que l'inflation ! Comme les microbes n'étaient pas au courant, il a suffi que les affections hivernales soient plus importantes qu'en 2006 pour que, à la fin du mois d'avril 2007, les dépenses aient augmenté de plus de 5 %. Et le prétexte a été saisi pour mettre en place un nouveau « plan de redressement » pour un montant de 1,45 milliard d'euros.
Le plan propose que le forfait de un euro à la charge du patient puisse être désormais prélevé jusqu'à quatre fois par jour alors qu'il était limité au premier acte médical de la journée. Ceux qui n'accepteront pas que le pharmacien leur délivre un générique se verront refuser le tiers-payant. Ceux qui sont hors parcours de soins, faute d'avoir déclaré un médecin traitant, ne seront plus remboursés qu'à 50 %. Le plan envisage aussi un renforcement de la « lutte contre la fraude », c'est-à-dire la chasse aux arrêts maladie. On retrouve tous les arguments déjà souvent servis sur la nécessaire « responsabilisation » des malades et qui sont en réalité autant de pénalités envers les plus démunis.
Le directeur de la Caisse nationale d'assurance-maladie, qui présente ces propositions au gouvernement, affirme qu'il s'agit de mesures qui font porter les efforts « de manière équilibrée » entre les différents partenaires. Mais il y en a qui sont plus égaux que d'autres. Sur les 1 450 millions d'économies envisagées, il convie les médecins à baisser le prix des analyses biologiques et de certains actes de radiologie (IRM et scanner) pour un montant de 200 millions d'euros. Mais la demande est soumise à négociation et les médecins concernés ont déjà répondu par la voix de leurs syndicats qu'ils refusaient de « payer l'ardoise ». De même le directeur de la Caisse demande aux industriels du médicament de baisser leurs prix à hauteur de 325 millions d'euros, mais nul doute que ceux-ci sauront aussi « négocier ».
Restent les assurés sociaux, dont les plus pauvres verront leurs possibilités d'accès aux soins encore un peu plus entravées.