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Dans les entreprises
Renault super-flic ?
Le tribunal du Mans vient de statuer sur une vieille affaire. En effet, début 2000, en même temps que 46 travailleurs de Renault Le Mans étaient traînés en correctionnelle par la direction pour séquestration (pour s'être, en fait, opposés au licenciement d'un de leurs camarades), éclatait « l'affaire des fichiers ».
Le syndicat CGT avait en effet mis la main sur des fichiers de la direction où des salariés se voyaient affublés de qualificatifs divers, avec leur tendance syndicale et politique : « rouge vif ; irrécupérable ; filou ; intéressé », etc.
À l'époque, la direction de l'usine et Schweitzer, alors PDG du groupe et aujourd'hui devenu le président de la Haute autorité contre la discrimination (!), avaient déclaré que ce n'étaient que des initiatives personnelles ou encore une mauvaise interprétation.
Sept ans après (il en a fallu du temps), l'affaire vient donc d'aboutir à la condamnation d'un chef d'atelier à trois mois de prison avec sursis et à plusieurs milliers d'euros d'amende et de dommages et intérêts.
Évidemment, tout le monde le sait, ce n'est qu'un lampiste qui a été condamné, même s'il a amplement mérité ce qui lui arrive.
La direction, pourtant si prompte à dénoncer dans sa communication interne les « comportements de voyous » des travailleurs grévistes, n'a fait aucun commentaire sur cette condamnation.
Il faut dire qu'une « nouvelle affaire » a été dévoilée dernièrement à propos de tableaux qui concernent les travailleurs ayant participé aux grèves entre 2005 et 2007, classés dans des catégories comme « noyau dur », avec des indications sur les façons de traiter le « problème ». Des « initiatives personnelles » de certains chefs, va-t-on nous dire encore ?