Renault Le Mans : La lutte pour la réintégration continue21/06/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/06/une2029.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault Le Mans : La lutte pour la réintégration continue

Vendredi 8 juin avait lieu, à Boulogne-Billancourt, le référé prud'homal contre le licenciement pour faute lourde (c'est-à-dire sans indemnités ni congés payés), de cinq travailleurs de Renault Le Mans.

Pour l'occasion, un appel à la grève avait été lancé par la CGT sur l'usine dans les différentes équipes. C'est à près de 150 que nous sommes partis en cars, dès 4 h 30 du matin, pour soutenir nos camarades au tribunal, où nous avons été rejoints sur place par des délégations d'autres usines Renault.

Ces cinq travailleurs avaient été licenciés sous l'accusation d'avoir lancé à tir tendu des oeufs, des pierres, voire des betteraves, sur les commandos de cadres rassemblés en contre-piquets de grève, pendant les mouvements des 15 et 16 mars contre la signature d'un accord de flexibilité.

Lors des entretiens préalables aux licenciements, les 30 mars et 2 avril, la direction n'avait fourni aucune preuve de ses accusations. L'audience prud'homale a confirmé qu'elle n'avait rien de solide contre ces camarades, que ses dossiers étaient vides : des photos prises de loin, pas nettes, montrant des grévistes avec le visage caché, des procès-verbaux d'huissiers que la direction avait payés et à qui elle a donné elle-même des identités, des attestations de cadres qui ne disent pas la même chose sur les dates et les heures des faits reprochés.

Par exemple, des cadres ont attesté « avoir reconnu [untel], malgré qu'il soit cagoulé, à sa haute taille un peu voûtée ». Un autre affirme que « Monsieur [X] lançait des pierres lors d'un assaut » alors qu'à la même heure il était dans sa commune à 20 kilomètres du Mans, allant chercher sa fille à l'école, etc., etc.

Pour tenter de rattraper le coup, l'avocat de la direction s'est appesanti sur le prétendu climat de violence qui aurait régné dans l'usine depuis le 8 février, date du premier débrayage contre la flexibilité. Et d'en rajouter en osant déclarer que la direction avait licencié « sans gaieté de coeur », mais qu'à un moment il fallait dire stop.

La direction et son avocat ont eu beau dire, il est apparu au grand jour qu'elle avait licencié nos camarades pour marquer les esprits, et tenter d'étouffer toute résistance des travailleurs, à l'avenir, contre son plan de flexibilité.

Finalement, le tribunal a renvoyé l'affaire devant un juge départiteur pour le 14 septembre. Mais pour les travailleurs de Renault Le Mans et des autres usines, il est clair que leurs cinq camarades doivent être réintégrés.

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