Placements : Marché de l'art et art du marché21/06/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/06/une2029.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Placements : Marché de l'art et art du marché

Le mois de juin est celui des grandes foires de l'art contemporain, Biennale de Venise, Foire de Bâle, et ventes aux enchères londoniennes, célèbres dans les milieux spécialisés. A cette occasion, les prix se sont encore envolés.

Les chiffres d'affaires du marché de l'art atteignent en effet des sommets. En 2006, les transactions d'oeuvres d'art seraient montées à 30 ou 40 milliards de dollars, somme difficile à évaluer plus précisément en raison du caractère privé de la plus grande partie de celles-ci. À elles seules, les ventes aux enchères ont atteint 10,7 milliards de dollars en 2006 dans le monde, un tiers de plus que l'année précédente. Huit cent dix oeuvres ont été vendues au-delà du million de dollars, contre seulement 487 en 2005.

Le marché le plus « porteur » serait celui des oeuvres impressionnistes et modernes, selon les deux grandes maisons d'enchères de Londres, qui se partagent les trois quarts des ventes aux enchères. Chez Christie's et Sotheby's, des oeuvres sans prix en ont un : un tableau de Claude Monet de la série des Nymphéas, par exemple, est estimé 25 à 40 millions de dollars. D'autres oeuvres de Pissarro, Degas, Sisley, Cézanne, Matisse, Picasso et Miro se trouvent au catalogue de leur vente des 19 et 20 juin, et ce ne sera sans doute pas pour atterrir dans des musées.

Pourtant, selon les analystes, c'est moins la qualité artistique de l'oeuvre qui attire les acheteurs que son potentiel de plus-value. On s'en serait douté : les soucis de placement de capitaux et de spéculation interpénètrent étroitement le plaisir de la collection, surtout enfermée à double tour dans des coffres climatisés. Ces « investissements » en oeuvres d'art, même cachées, permettent au moins aux collectionneurs français d'échapper pour partie à l'impôt sur la fortune.

Etait-ce le souci du descendant de Napoléon Bonaparte qui s'est récemment rendu acquéreur du sabre que son ancêtre, alors Premier consul, arborait le 14 juin 1800 devant ses troupes, face aux Autrichiens, à Marengo. Cette arme, classée monument historique, lui a coûté la bagatelle de 4,8 millions d'euros. Quand on aime la famille, les armes et les millions, on ne compte pas...

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