Bernard Arnault rachète Les Échos : La presse, un luxe qui paye21/06/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/06/une2029.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Bernard Arnault rachète Les Échos : La presse, un luxe qui paye

De grandes manoeuvres ont lieu actuellement autour de la vente du quotidien économique et financier Les Échos. Bernard Arnault, le patron du groupe de luxe LVMH, est sur les rangs. Ce groupe possède déjà le journal La Tribune, autre quotidien économique et financier, qui est le seul concurrent français des Échos.

La rédaction de ce journal qui appartient depuis près de vingt ans à un groupe de presse britannique s'inquiète dans un communiqué : « Il nous paraîtrait tout à fait incompréhensible et choquant que notre maison-mère choisisse de nous céder à un groupe industriel sur lequel nous écrivons quotidiennement. En effet, des conflits d'intérêts majeurs sont à craindre. Plusieurs industriels français, propriétaires de journaux, ont fait la preuve du peu de cas qu'ils font de l'indépendance éditoriale des rédactions, tant sur le plan économique que politique. »

En termes prudents les choses sont dites, mais c'est la réalité. Un journal économique et financier est en effet bien plus qu'un placement ordinaire et même bien plus qu'une entreprise de presse qui rapporte. Quand le propriétaire est britannique et donc un peu plus éloigné des affaires françaises, les « conflits d'intérêts » existent, mais on imagine aisément que les sujets prêtant à litiges et à pressions sont moindres que s'il s'agit d'un groupe industriel français parmi les plus importants du pays.

Si elle se confirme, l'acquisition des Échos par Bernard Arnault ajoutera une pièce maîtresse supplémentaire à la large panoplie de médias contrôlés en France par le cercle des intimes de Sarkozy. Outre Arnault lui-même, il y a Lagardère, Bouygues et Bolloré. Un ensemble qui leur permet de donner bonne presse non seulement à leurs intérêts particuliers mais aussi à la politique de leur ami commun de l'Élysée. Une politique qui éveille en retour, il est vrai, tant de bons échos pour leurs propres intérêts économiques.

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