Les travailleurs des ateliers Rogliano à Calais, une entreprise spécialisée dans la chaudronnerie, mécanique et maintenance industrielle, ont entamé un mouvement de grève soutenu par la CFDT. La majorité des ouvriers, une trentaine, après des débrayages qui n'avaient pas abouti, ont occupé l'usine.

Les salaires de misère, 1 000 euros net, et 1 100 euros après vingt ans, ras le bol ! Ils revendiquaient une augmentation de salaire de 2 % et le versement en net d'une prime de 5 euros brut par jour de présence, obtenue l'an dernier après une mobilisation.

Mais le patron jugeait ces exigences bien trop importantes, avec toujours la même chanson : son entreprise ne ferait plus de bénéfices, elle ne pourrait supporter une telle hausse. Il invoquait le décret amiante imposant une charge supplémentaire de 100 000 euros. Mais que les salariés soient atteints par la maladie, ce n'est pas son problème !

Les ouvriers étaient déterminés, car ils sont persuadés que de l'argent, le patron en a ; lui qui vient à l'usine en 4x4 de luxe n'a pas l'air de se priver ! Alors, pourquoi les ouvriers devraient-ils toujours se serrer la ceinture ?

Finalement, au bout de deux jours de grève, la direction a accepté une hausse de salaire de 1,5 %, ainsi qu'une réévaluation de leur prime pendant trois ans, prime qui passe à 5,5 euros.

Les salariés étaient contents d'avoir fait reculer le patron, même s'ils sont bien conscients qu'il a les moyens de lâcher beaucoup plus.