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Dans le monde
Prisons secrètes de la CIA : La face cachée de leur démocratie
Le Conseil de l'Europe est scandalisé. Au bout d'un an d'enquête, il se confirme qu'entre 2003 et 2005 la CIA a bien eu en Europe, en particulier en Pologne et en Roumanie, un certain nombre de prisons secrètes. Enfin, secrètes... au moins pour le Conseil de l'Europe. Car les présidents, ministres de la Défense et chefs des services secrets polonais et roumains étaient au courant de l'existence de ces prisons, dont ils assuraient même la sécurité extérieure.
À la suite des attentats du 11 septembre 2001 et sous prétexte de lutte contre le terrorisme, les autorités américaines avaient obtenu que des pays alliés, dont la France, autorisent leurs avions, en particulier ceux de la CIA, à survoler le territoire et à utiliser des aérodromes. Certains de ces pays leur ont même permis d'installer des geôles clandestines, dans lesquelles les agents américains pouvaient incarcérer, interroger, voire torturer ceux qu'ils suspectaient de terrorisme. Cela fut le cas en Thaïlande, sur l'îlot stratégique de Diego Garcia dans l'océan Indien, mais aussi en Pologne et en Roumanie. En Italie même, à Milan, des agents américains avec la complicité d'agents italiens ont organisé l'enlèvement en pleine rue d'un imam soupçonné de menées intégristes, pour le déporter lui aussi vers une prison secrète.
L'existence de ces prisons constitue un scandale, comme est un scandale la situation des prisonniers de Guantanamo et l'existence même de cette base américaine sur l'île de Cuba. Ces secrets, ces abus policiers surprendront peut-être ceux qui pensent vivre dans des pays où existeraient des règles de liberté et de démocratie, telles qu'on les décrit dans le texte de certaines Constitutions ou dans les manuels de droit.
Mais la réalité est bien plus sordide que ces contes de fée pour adultes qu'on nous raconte pour nous endormir. Ces actions et ces exactions de la CIA viennent nous le rappeler.