Peugeot-Citroën (Sochaux et Mulhouse) : Vous n'imaginez pas tout ce que Peugeot-Citroën fait aux travailleurs13/06/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/06/une2028.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Peugeot-Citroën (Sochaux et Mulhouse) : Vous n'imaginez pas tout ce que Peugeot-Citroën fait aux travailleurs

Vendredi 8 juin au matin, les chefs des secteurs de production de la Citroën C4 de l'usine PSA de Mulhouse se ruaient sur les téléphones. Mission : avertir les travailleurs de l'équipe d'après-midi que la " séance de travail ", comme ils disent, était annulée. Motif ? La " déficience d'un fournisseur ", les salariés étant invités à appeler un numéro vert pour savoir quand le travail reprendrait. Les heures non travaillées seraient récupérées - généralement le samedi (ou le dimanche soir), vous savez, ces week-ends d'été où il fait si beau - avec comme seule compensation une prime de " prévenance tardive " de 10 euros, puisque nous sommes prévenus moins de quatre heures avant la prise de poste !

Même chose à Sochaux, la production de la 307 Peugeot a été arrêtée lundi 11 juin. Avec une dose de cynisme supplémentaire : la direction a quand même maintenu la " séance de travail " obligatoire du samedi 9... alors qu'elle savait qu'elle nous renverrait à la maison le lundi !

Sur Sochaux et Mulhouse, près de 10 000 travailleurs en tout ont été touchés. Ces arrêts au dernier moment, les travailleurs en ont presque l'habitude, tellement la production se fait en flux tendu. Cette fois-ci, cela était provoqué par l'annonce du sous-traitant Visteon qu'il comptait se débarrasser de son usine de Bellignat dans l'Ain. Celle-ci fabrique des pièces de garniture intérieure pour le montage des voitures et Visteon y supprime 158 postes fixes sur 300 (sans parler de la centaine d'intérimaires qui vont se retrouver à l'ANPE).

La production de l'usine de Bellignat devrait être rapatriée en partie à Lille, en partie à Rougegoutte en Franche-Comté - où plus d'une centaine de travailleurs ont été licenciés l'an dernier. Témoignage du cynisme patronal, il y a six mois Visteon proposait aux travailleurs de Rougegoutte des mutations à... Bellignat !

Correspondant LO

Équipement du portefeuille des actionnaires

Les constructeurs et les équipementiers sont main dans la main pour accroître des marges bénéficiaires déjà conséquentes. PSA veut réduire de 6 % les coûts de ses achats de pièces à ses fournisseurs, les équipementiers. Ils y arrivent fort bien en jetant les travailleurs par-dessus bord et en accroissant les cadences de ceux qui restent.

En 1980, près de 145 000 travailleurs étaient employés chez les équipementiers automobiles. Ils n'étaient plus que 90 000 en 2005.

Et pas parce qu'il y a moins de travail : le chiffre d'affaires des équipementiers a été multiplié quasiment par quatre dans le même temps (de 5,6 milliards d'euros à 20 milliards, selon les chiffres du ministère de l'Industrie).

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