Metaleurop : Polluer, dépolluer, c'est toujours profiter13/06/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/06/une2028.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Metaleurop : Polluer, dépolluer, c'est toujours profiter

Le cours de l'action de Metaleurop a augmenté de 143 % en un an, alors que son bénéfice se monte cette année à 44 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 348 millions.

En 2003 cette société avait fermé son usine de Noyelles-Godault dans le Pas-de-Calais, licenciant 830 travailleurs et laissant à la collectivité le soin de dépolluer son site rempli de métaux toxiques. De plus, entre 1996 et 2001, trente-six ouvriers avaient été reconnus atteints de saturnisme et cette maladie liée au plomb avait été identifiée chez 13 % des jeunes enfants du voisinage et chez 10 % des femmes en âge de procréer. Tout cela, ajouté à une sombre carambouille financière, avait suffisamment remué l'opinion pour que Chirac parle de " patron-voyou ".

Si Chirac est parti, le terme est resté... mais cela n'a rien changé. Metaleurop continue la même activité, le recyclage de métaux (entre autres les batteries usagées), avec les mêmes risques pour la santé des ouvriers et des populations, mais aussi avec des bénéfices en hausse grâce à la hausse des prix des métaux. Les procès en cours, relatifs aux indemnités dues aux travailleurs licenciés et à la pollution, n'inquiètent pas la direction. Elle est tellement certaine que la justice continuera à lui donner raison qu'elle se targue de ne pas avoir fait de provision financière pour payer d'éventuelles amendes.

Pourtant une chose va tout de même changer : Metaleurop va désormais s'appeler Recyclex et engager une campagne de communication pour expliquer qu'elle est une entreprise " verte ". On savait que les voyous blanchissent l'argent sale, mais voilà un " patron voyou " qui... le verdit !

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