Le Front National " laminé " après les législatives ? Des idées réactionnaires toujours présentes13/06/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/06/une2028.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le Front National " laminé " après les législatives ? Des idées réactionnaires toujours présentes

Avec 4,29 %, le Front National a réalisé son score le plus bas depuis plus de vingt ans. Jusqu'à présent, même s'il n'atteignait pas aux élections législatives les 16,86 % recueillis par Le Pen aux présidentielles de 2002, il obtenait autour de 10 % en 1986 et 1988, 15,4 % en 1997 et encore 11,34 % en 2002.

Pour les médias, ce recul marquerait la fin du Front National : " Une sale histoire qui touche à sa fin ", titrait Libération le 12 juin, et Le Monde du même jour dressait " l'acte de décès de l'extrême droite ", où se referme " une longue, trop longue parenthèse ".

Quant à Rachida Dati, ministre de la Justice, elle déclarait dimanche soir 10 juin " qu'on peut se réjouir que les Français qui votaient Front National reviennent dans le champ républicain "... en portant leurs voix sur les candidats de la majorité présidentielle.

Il est indéniable que les voix perdues par le FN ont été en grande partie récupérées par l'UMP. Cela a commencé avec l'élection présidentielle, où Sarkozy avait repris les thèmes chers à Le Pen sur l'immigration, la xénophobie, le mépris affiché envers les travailleurs, etc. Il a réussi son opération de détournement de voix d'autant plus facilement que les électeurs qui votaient auparavant pour l'extrême droite ont vu, avec Sarkozy, la possibilité que leurs idées soient mises en pratique au gouvernement. Les élections législatives n'ont fait que confirmer le choix de ceux-là, et ont poussé une partie des autres à l'abstention.

Le FN retrouvera-t-il dans l'avenir les résultats qu'il faisait précédemment ? Cela reste tout à fait possible, car les conditions qui ont permis son ascension n'ont pas disparu. En tout cas, même si le nombre de voix du FN a chuté, les idées réactionnaires qu'il propage sont toujours bel et bien présentes. Elles ont juste changé de porte-parole, Sarkozy et ses comparses s'en faisant des représentants pour l'instant plus crédibles. Et le " champ républicain ", tel que le défend Rachida Dati, dégage des odeurs à peine moins nauséabondes que celui d'un Le Pen.

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