La Poste - Auch (Gers) : La restructuration ne passe pas comme une lettre à la poste13/06/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/06/une2028.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste - Auch (Gers) : La restructuration ne passe pas comme une lettre à la poste

Les cinquante facteurs d'Auch, dans le Gers, sont en grève depuis le 21 mai dernier, suite à l'annonce par la direction de La Poste d'une restructuration de leurs tournées, avec à la clef la suppression d'au moins un emploi.

La Poste veut profiter de la mise en place de nouveaux casiers de tri qui seraient censés faire " gagner " 40 minutes par jour et par tournée. Mais les utilisations faites ailleurs montreraient au mieux un gain de seulement... 15 minutes.

Les facteurs sont d'autant plus en colère que la population ne cesse d'augmenter sur la ville. Depuis la dernière réorganisation, 1 700 boîtes aux lettres nouvelles sont apparues et 1 700 autres sont prévues en 2008, soit l'équivalent de six tournées supplémentaires !

Comme si cela ne suffisait pas, la direction de La Poste a décidé d'intégrer au courrier la distribution de la publicité ; distribution qui se faisait jusqu'à présent au volontariat et pour laquelle une prime de 100 à 300 euros compensait la charge de travail supplémentaire. Résultat : du travail supplémentaire pour tous et un manque à gagner pour les anciens volontaires !

Depuis trois semaines, les facteurs réclament donc quatre nouvelles tournées mais La Poste fait la sourde oreille. Pour toute réponse lors de prétendues négociations, elle a annoncé que les CDD seraient transformés en CDI, ce qui était par ailleurs prévu (par la loi) pour la fin de l'année. Par contre, pour essayer de casser la grève, elle est bien plus zélée : elle a fait venir des cadres de Toulouse puis a embauché des intérimaires sous de faux prétextes (par exemple, pour remplacer une femme enceinte imaginaire !)

La population d'Auch a même été invitée à venir chercher son courrier, déposé en vrac dans des bacs entreposés dans un hangar " aimablement " prêté par le président de la CCI. Dans les communes alentour, il faut venir le piocher à la mairie !

Les facteurs, qui ne se sont pas laissé impressionner par toutes ces manoeuvres, sont très soudés : il y a 100 % de grévistes et la quasi-totalité des syndicats. Ils continuent à populariser leur grève sur les marchés, au centre de tri et dans les bureaux de poste. Chaque midi, ils organisent un pique-nique devant le bureau de poste central et invitent la population à venir les soutenir en le partageant avec eux. Enfin, ils ont le temps de se parler et de mieux se connaître. Beaucoup affirment que rien ne sera plus jamais comme avant.

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