Kronenbourg - Obernai (Bas-Rhin) : Grève contre les heures supplémentaires obligatoires13/06/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/06/une2028.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Kronenbourg - Obernai (Bas-Rhin) : Grève contre les heures supplémentaires obligatoires

Lundi 4 juin, près de 70 % des salariés de l'usine Kronenbourg à Obernai (Bas-Rhin) ont cessé le travail, d'abord à l'appel de la CGT, suivie par les autres syndicats, FO et CFDT. Depuis le 2 mai la direction avait rendu les heures supplémentaires obligatoires, et tous les samedis étaient travaillés. Ce qui a fait déborder le vase déjà bien plein de la surcharge de travail et des cadences infernales !

Pendant près d'une semaine la production a tourné au ralenti puisque trois ou quatre lignes d'embouteillage ont fonctionné au lieu des onze habituellement. Cela au grand dam de la direction, qui trouvait que cette grève tombait vraiment mal. Dur pour un patron d'une fabrique de bière de voir son usine presque à l'arrêt en pleine saison : " une saison exceptionnelle - compte tenu des conditions climatiques favorables - et à un moment où l'usine tourne à plein régime ", selon le porte-parole de Scottish Newcastle France, le nouveau propriétaire de Kronenbourg depuis que Danone s'en est séparé.

Mais pour les 650 travailleurs de Kronenbourg, avec le rapatriement d'une grande partie de la production de la brasserie de Champigneulles (Meurthe-et-Moselle), vendue il y a quelques mois, les conditions de travail sont devenues insupportables. Cela représente une production supplémentaire de 1,4 million d'hectolitres. Quelques personnes de Champigneulles sont venues à Obernai, mais sans rapport avec le surplus de production.

Les travailleurs se sont mis en grève pour manifester leur ras-le-bol de l'augmentation de la charge de travail et leur écoeurement de l'absence d'embauches. Certains disaient : " Notre moyenne d'âge dépasse 50 ans maintenant et ils ne veulent toujours pas embaucher nos jeunes. " L'usine compte en effet 650 salariés et plus d'une centaine d'intérimaires et de CDD.

Les travailleurs en grève réclamaient le retour au volontariat pour les heures supplémentaires, l'embauche de personnel et une augmentation du salaire mensuel de 120 euros, qu'ils ont fait monter en cours de grève à 200 euros.

Jeudi 8, la direction a organisé un vote à bulletin secret de l'ensemble des salariés du site. Mais elle a dû ravaler son ambition de noyer la grève. Les salariés présents ont voté à 94 % la poursuite de la grève et maintenu leurs revendications.

Finalement la détermination des travailleurs en grève a obligé la direction à reculer. Le soir du même jour, après des heures de négociations, elle est revenue aux heures supplémentaires au volontariat, a cédé sur une trentaine d'embauches de contrats-jeunes et accordé une prime de 1 500 euros par salarié, sans condition.

Les travailleurs de Kronenbourg ont donné la seule réponse qui vaille aux chantres du " travailler plus pour gagner plus " : la grève !

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