Éducation nationale : 5 000 suppressions de postes... et une de ministre13/06/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/06/une2028.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Éducation nationale : 5 000 suppressions de postes... et une de ministre

Recevant en personne les représentants des syndicats d'enseignants au lendemain du premier tour des élections législatives, Sarkozy leur a annoncé la mise au rencard des décrets de Robien, signés il y a quatre mois par l'ancien ministre de l'Éducation nationale. C'était un petit signe préélectoral à l'usage des enseignants concernés, et un clin d'oeil appuyé aux parents d'élèves, semblant promettre une remise à plat de la politique gouvernementale dans l'éducation.

Mais la dégradation des conditions d'étude qu'allait immanquablement entraîner l'application des décrets de Robien dans les lycées et les collèges, par la suppression d'options, de demi-groupes, de matières dites non fondamentales, sera-t-elle vraiment stoppée ? Et en sera-t-il de même pour l'aggravation des conditions de travail des enseignants, dont un certain nombre allaient voir leurs horaires de cours étendus, sans augmentation de salaire ? Ceux-ci avaient d'ailleurs à plusieurs reprises montré leur opposition aux décrets lors de journées de grève et de manifestations.

En fait, en matière d'école, rien de fondamental ne semble avoir changé par rapport à la politique mise en oeuvre par de Robien et Villepin. Si certains dirigeants syndicaux se déclarent satisfaits, cela ne peut être le cas de la majorité des enseignants, des élèves ni de leurs parents. Le seul souci qui avait présidé à la rédaction des décrets de Robien, les mesures d'économies à prendre sur l'école, aux dépens des jeunes et des personnels des établissements, demeure bien ancré dans les intentions du nouveau président. Les 5 500 suppressions de postes programmées pour 2007, les crédits insuffisants, les fermetures de classes en primaire, les classes trop chargées et les élèves en difficulté, rien de tout cela n'est jusqu'à présent remis en cause, pas plus que l'objectif gouvernemental du non-remplacement des enseignants partant à la retraite, qui s'inscrit dans le projet de suppression d'un emploi de fonctionnaire sur deux.

Il ne suffit pas de proclamer dans les discours que la priorité sera donnée à l'éducation. Il faut que cela s'accompagne de faits concrets. Pour le moment, ceux-ci vont en sens inverse. Et une autre politique, soucieuse des jeunes et de leurs enseignants, il faudra que les uns et les autres l'imposent.

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