SFR : Les actionnaires font du gras08/06/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/06/une2027.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SFR : Les actionnaires font du gras

Le 5 juin, 500 salariés de l'entreprise de téléphonie mobile SFR venus de Paris, mais aussi d'autres villes, ont manifesté devant le siège de la société à la Défense.

En effet, SFR a annoncé le 23 mai la suppression de près de 2 000 emplois dans les services clients, soit les trois quarts des salariés des centres d'appel de Toulouse, Lyon et Poitiers. Dans ce cadre il est prévu que les salariés SFR de ces centres soient transférés à des entreprises sous-traitantes : Téléperformance et Arvato.

La mesure est soi-disant prise pour préserver les emplois, en fait pour augmenter les profits. Avec le cynisme dont savent faire preuve certains grands patrons, le PDG de Vivendi (principal actionnaire de SFR) n'a pas manqué d'affirmer que " les salariés de SFR SC font du gras ", d'où cette décision de muter de nombreux travailleurs dans des sociétés où les salaires sont moindres, les avantages sociaux inexistants et les conditions de travail plus dures.

Les syndicats estiment que les pertes salariales pourraient être très importantes car les salariés partiraient uniquement avec leur salaire de base et leur treizième mois. Ils changeraient de convention collective, perdraient leur participation et leur intéressement, ainsi que des primes annuelles individuelles qui peuvent atteindre 10 % du salaire annuel, soit au total l'équivalent de quatre mois de salaire.

Le groupe SFR s'est engagé à maintenir les emplois pendant une période de trois ans. Mais qui peut croire que cet engagement sera tenu ? Les travailleurs du groupe se souviennent fort bien que la fusion Neuf Télécom-Cégétel (contrôlé aujourd'hui par Vivendi) s'était traduite en 2005 par 945 suppressions de postes dont 721 licenciements. À l'époque, la direction s'était aussi engagée à maintenir les emplois.

En fait, c'est dans la recherche de profits toujours plus élevés qu'il faut chercher les raisons du transfert de plusieurs centaines de travailleurs. SFR se targue d'un chiffre d'affaires de 8,6 milliards d'euros et, plus encore, il se glorifie de pouvoir verser à ses actionnaires un dividende de presque 1,8 milliard en 2008, soit 170 millions de plus qu'en 2007. Alors, qui, des travailleurs ou des actionnaires, fait du gras ?

Partager