Renault - Ghosn : Mensonges et bonnes affaires08/06/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/06/une2027.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault - Ghosn : Mensonges et bonnes affaires

Carlos Ghosn, le PDG de Renault, occupe les médias à l'occasion du lancement de deux nouveaux modèles.

Il utilise une pleine page et plusieurs encarts publicitaires du Figaro économie repeint en vert pistache, " écologique " sans doute, pour proclamer : " Tout le monde parle d'écologie. Renault agit ". Et le constructeur dit s'engager à vendre un million de véhicules moins polluants.

Le journal Le Parisien, lui, accorde à Ghosn deux pages avec une interview des plus optimistes. Renault, dit-il, a " mangé son pain noir " ; les ventes vont s'améliorer à partir de septembre ; il n'est pas question de réduction d'effectif, contrairement à ce qui se passe chez PSA, Peugeot-Citroën, car il ne faut pas détourner " la mobilisation du personnel en lançant des restructurations " ; et enfin, " si on rend le système plus flexible, nos entreprises seront plus performantes ".

Pas de suppressions de postes chez Renault ? Mais à l'usine de Flins, par exemple, avec la suppression de la ligne produisant la Twingo et la suppression de l'équipe de nuit, plus de mille postes vont disparaître ! Comme beaucoup sont des postes tenus par des travailleurs intérimaires, Ghosn considère sans doute qu'il ne s'agit pas de " restructuration " ! Il a sans doute oublié également que ses directeurs proposent à un certain nombre de travailleurs, dont le poste est supprimé dans certains ateliers, des points de chute aux quatre coins de la France, ou même en Roumanie, ou en Iran... Mais, comme il le dit lui-même, il faut être " flexible ", céder aux pressions, sous la menace de licenciements, comme à l'usine du Mans, ou même jusqu'à en craquer, comme au Technocentre de Guyancourt, où plusieurs travailleurs se sont suicidés.

À ce sujet, Ghosn prône d'ailleurs un renforcement de " la solidarité dans l'entreprise, pour que les gens ne se sentent plus seuls face à leurs difficultés ". Cela ne manque pas de sel, venant du PDG responsable des pressions sur le personnel et qui combat ses réactions de solidarité ! Car s'il y a du " pain noir " pour le personnel, il est blanc pour l'entreprise et ses actionnaires, qui ont encaissé près de trois milliards d'euros de bénéfices en 2006 !

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