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Leur société
Meeting UMP à Lyon : Le bêtisier de Fillon
Dans le discours qu'il a prononcé devant les militants de l'UMP réunis pour la campagne électorale à Lyon le 4 juin, Fillon, sur la lancée de son patron Sarkozy, s'est essayé aux images choc et aux références historiques hasardeuses.
Il a d'abord qualifié son gouvernement de " nouvelle vague " qui va tout changer ; " nouvelle vague " gouvernementale qui, comme on sait, roule des vieux crabes comme Juppé, Alliot-Marie, Sarkozy et Fillon lui-même, tous anciens ministres, tous responsables de la politique menée depuis des années.
Mais voilà qu'à la recherche d'images audacieuses, le Premier ministre s'est pris à évoquer la " gauche des grandes âmes sèches qui pratique la justice sociale comme on offre un caramel mou, du bout des doigts, à la sortie des kermesses dominicales ". Le " caramel mou " était évidemment là pour faire la joie des journalistes qui inévitablement l'ont repris et l'ont qualifié d'attaque féroce contre les socialistes. Mais on se demande d'où vient cette image de " sortie de kermesse dominicale ". On imagine une petite ville, quand le notaire donne une piécette à son fils en lui disant de la mettre dans la casquette du mendiant, mais sans le toucher. Est-ce un souvenir d'enfance de Fillon ?
Le Premier ministre a également tenté un raccourci que même Sarkozy n'avait pas osé en déclarant : " Les petites retraites peuvent être meilleures pourvu que l'on réforme les régimes spéciaux. " Si les retraites du privé sont misérables selon lui, ce n'est pas parce que les patrons ne payent pas ce qu'ils doivent aux caisses, ni parce que, à cause du chômage, il y a moins de cotisants. Non, ce serait parce que celles des cheminots ou des électriciens coûteraient trop cher !
Et puis, comme Sarkozy, Fillon y est allé de sa référence historique liée au monde du travail : " La ville des canuts et des soyeux est une ville où l'on chérit le travail, l'effort et le mérite. " Les canuts étaient les ouvriers de la soie, les soyeux étaient leurs patrons. Ces derniers chérissaient tellement l'effort et le mérite qu'ils payaient des salaires de famine. Et lorsque les canuts se sont soulevés, en 1831, c'est l'armée qui, à coup de canons, a fait rentrer la " valeur travail " dans ses taudis.
Mais, d'après Fillon, c'est " la gauche qui dresse en sous-main l'ouvrier contre son patron "...