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Dans le monde
Liberté pour Mumia Abu-Jamal !
Le 17 mai dernier, pour la première fois depuis vingt-cinq ans, une cour de justice américaine, la cour d'appel de Philadelphie, a accepté d'examiner des requêtes concernant le non-respect des droits constitutionnels de Mumia Abu-Jamal, militant noir condamné à mort pour un crime qu'il n'a pas commis.
Depuis 1981, plusieurs faits et témoignages ont été réunis, démontrant qu'il n'est pas coupable de l'assassinat d'un policier, qui lui vaut d'être depuis plus de vingt-cinq ans dans le couloir de la mort. Mais jusqu'à présent ces nouveaux éléments et témoignages en sa faveur n'ont jamais été pris en compte par les tribunaux qui, aux États-Unis comme ailleurs, n'aiment pas revenir sur la chose jugée, à plus forte raison dans une affaire où un policier a été tué.
Julia Wright, coordinatrice du Comité de soutien à Mumia Abu-Jamal et aux prisonniers politiques (Cosimapp), fait ainsi le point sur cette affaire : " Le 17 mai, les trois juges d'appel fédéraux, influencés par les répercussions internationales de l'affaire, ont montré par leurs questions une impartialité inédite, quand seuls l'arrogance et le racisme étaient jusqu'ici de mise. Et ceci malgré le fait que deux des juges avaient été nommés par Reagan, le troisième seul l'ayant été par Clinton. C'est un succès juridique et militant, fruit de la lutte obstinée menée depuis un quart de siècle, depuis le jour de l'arrestation de Mumia Abu-Jamal le 9 décembre 1981, pour que l'innocence qu'il clame, les preuves de celle-ci et les témoins qui la corroborent soient enfin pris en compte par la justice. (...)
Dans un récent ouvrage (Race against Death : a Black Revolutionary in White America - Course contre la mort : un révolutionnaire noir dans une Amérique blanche -, par Michael Schiffman), des photos inédites de la scène du crime, prises par un journaliste indépendant arrivé le premier sur les lieux de l'assassinat du policier, viennent d'être publiées. Elles prouvent qu'il y a eu une manipulation des preuves par les policiers. Une photo montre, par exemple, un policier tenant, à main nue, l'arme du crime. L'accusation ayant refusé de prendre en compte ces photos gênantes pour elle, celles-ci ne furent pas soumises à l'examen des jurés lors du procès !
Aujourd'hui, aucune date n'est fixée pour la suite de la procédure, mais la mobilisation pour la libération de Mumia n'a pas l'intention de faiblir ! Liberté pour Mumia ! "