Industrie pharmaceutique : Quand l'Afrique les intéresse08/06/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/06/une2027.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Industrie pharmaceutique : Quand l'Afrique les intéresse

Le gouvernement nigérian porte plainte contre le laboratoire pharmaceutique Pfizer, le numéro 1 de la pharmacie mondiale. Il lui réclame 7 milliards de dollars de dommages. Il l'accuse d'avoir testé illégalement un antibiotique sur des enfants, provoquant la mort de onze d'entre eux.

Alors qu'en 1996 sévissait une grave épidémie de rougeole et de méningite, Pfizer proposa son aide avec un nouvel antibiotique. Celui-ci n'avait pas encore reçu l'autorisation de mise sur le marché, parce que les essais permettant de s'assurer d'une bonne tolérance n'étaient pas terminés. Le traitement fut administré à 200 enfants. Peu de temps après, onze d'entre eux étaient morts et de nombreux autres souffrent aujourd'hui de graves séquelles cérébrales.

Le laboratoire Pfizer se défend, déclarant que l'étude a été conduite " d'une manière éthique et responsable ". Mais si, dans les pays développés, les indispensables essais sur l'homme des médicaments avant leur mise sur le marché sont encadrés et soumis à une législation, c'est moins le cas en Afrique. Quant au consentement demandé aux patients ou à leurs familles, que signifie-t-il quand celles-ci sont illettrées ou que les contrats sont rédigés dans une langue qu'elles ne parlent pas ?

L'industrie pharmaceutique est, avant tout, soucieuse de rentabilité. Elle n'a que faire des maladies qui sévissent en Afrique quand celles-ci atteignent des pauvres. En revanche, ces populations souffrant de tous les maux sont un terrain de choix pour tester leurs nouveautés.

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