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Dans les entreprises
Chausson outillage - Reims : Usine occupée suite à la mise en liquidation
Depuis le jeudi 31 mai les travailleurs de Chausson à Reims occupent l'usine suite à sa mise en liquidation.
Celle-ci est intervenue après des mois d'incertitude pour les salariés. Elle constitue l'épilogue d'une fin annoncée, depuis que PSA puis Renault se sont débarrassés de leur filiale. L'usine Chausson qui compte 181 salariés produit des outils, notamment des presses, qui sont ensuite installés sur les chaînes de montage des usines automobiles. Étant la seule entreprise à faire encore ce type d'outillage, les salariés espéraient bien qu'un repreneur se ferait connaître et remplacerait le dernier actionnaire qui, depuis bien longtemps, a disparu de la circulation. Or, seule une société indienne s'est montrée intéressée à la reprise mais à des conditions si désavantageuses que même le tribunal de commerce a préféré refuser le plan proposé.
Dès lors, on allait vers le licenciement de tous les salariés et les premières lettres sont arrivées à la fin du mois de mai. L'objectif fut alors de partir dans les moins mauvaises conditions. Pour cela, les travailleurs ont multiplié les actions, souhaitant pouvoir bénéficier d'un congé de conversion de dix mois et de primes plus importantes que celles prévues. Ce qu'ils réclament, c'est ni plus ni moins ce qu'avaient obtenu d'autres travailleurs de la région, ceux de Thomé-Génot dans les Ardennes, il y a quelques mois.
Le 31 mai, les ouvriers ont voté à 85 % l'occupation de leur usine. Même si toute activité a désormais cessé, les travailleurs de Chausson ont encore un moyen de pression en bloquant la livraison des derniers outils mis au point. Il s'agit notamment d'outils de presse attendus sur les chaînes de montage du tout nouveau petit utilitaire de Citroën, le remplaçant du Berlingo.
D'une certaine manière, c'est là un juste retour des choses puisque ce sont les choix des constructeurs automobiles qui sont à l'origine des difficultés de Chausson. Il serait donc normal et juste que Renault et PSA payent pour les dégâts que provoque leur recherche systématique de rentabilité.
Quant aux services de l'État et de la Région, ils n'envisagent pas de demander des comptes à ces grandes entreprises, bien au contraire. Si le blocage perdure, ils montreront beaucoup plus d'empressement à faire intervenir les forces de police pour que Citroën puisse récupérer ses outils de presse. C'est à cela que les travailleurs de chez Chausson se préparent.