Carte scolaire et démagogie électorale08/06/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/06/une2027.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Carte scolaire et démagogie électorale

Xavier Darcos, le ministre de l'Éducation nationale, a décrété l'assouplissement de la carte scolaire. Maintenant les rectorats reçoivent, dans les grandes villes et à Paris en particulier, des demandes de plus en plus nombreuses de parents qui souhaitent voir leurs enfants scolarisés dans un établissement mieux coté que celui situé près de leur domicile.

Mais Darcos ne peut pas " pousser les murs des lycées " comme le dit un proviseur. À Paris, sur les douze lycées les plus recherchés, seuls trois peuvent envisager d'ouvrir une ou deux classes supplémentaires. Le ministère vient donc de rappeler que les changements d'affectation n'étaient possibles que dans la limite des places disponibles, et a publié des critères pour faire un tri parmi les demandes.

Critères ou pas, ceux qui ont l'habitude de contourner les règlements, et qui sont généralement aisés et très bien informés, arriveront à leurs fins ; de toute façon, moyennant finances, les établissements privés sont là, depuis longtemps, comme point de chute pour les parents inquiets, à tort ou à raison, du niveau ou du climat qui règnent dans l'établissement proche de leur domicile.

Bien sûr, toute cette agitation médiatique autour de la carte scolaire dissimule les véritables problèmes : l'existence de quartiers défavorisés dont les habitants n'ont ni les moyens financiers ni les moyens culturels de choisir l'endroit où ils veulent vivre et scolariser leurs enfants ; et le mépris du gouvernement pour l'accès des plus pauvres à une éducation véritable à laquelle il refuse les moyens nécessaires.

Quant au moment choisi pour cette opération de communication, il est sans équivoque. Un peu de démagogie pour flatter son électorat, juste avant le scrutin, cela peut toujours servir !

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