Depuis le 29 mai, des sans-papiers salariés dans des restaurants Buffalo Grill, numéro un du restaurant-grill en France, occupent le restaurant de Viry-Châtillon dans l'Essonne pour exiger d'être régularisés.

Ils sont plus de cinquante, venant d'au moins 18 restaurants d'Ile-de-France, et la CGT de l'Essonne appelle tous les employés sans-papiers de Buffalo Grill, et ils seraient nombreux, à rejoindre le mouvement.

Depuis des années, ce trust embauche, en toute connaissance de cause, des travailleurs qu'il tient à sa merci puisqu'ils sont en situation irrégulière. Cuisiniers, grilladins, hommes de cuisine sont officiellement déclarés, cotisent aux Assedic, payent leurs impôts, mais les directeurs exigent qu'ils travaillent sans compter leurs heures, en échange d'un salaire minimum. " On ne pouvait pas se rebeller, nos patrons menaçaient de nous livrer à la police ", rapportent plusieurs d'entre eux.

La situation s'est dégradée encore plus, suite à l'arrestation par la gendarmerie de salariés à leur travail, dans un restaurant des Yvelines à Orgeval. La direction de Buffalo France a alors entamé des séries de licenciements sans indemnités, y ajoutant des démissions forcées sous menace de dénonciation.

Maintenant que la révolte de ses employés a rendu publiques les méthodes de Buffalo Grill, son PDG, la main sur le coeur, plaide l'innocence : " Notre confiance a été abusée. Nous sommes victimes dans cette affaire ", prétend-il. Quel culot ! Quant à la préfecture, elle doit avoir encore en mémoire une situation similaire. En septembre dernier, les mobilisations autour de la lutte de 22 sans-papiers de la blanchisserie industrielle Modeluxe à Chilly avaient permis leur régularisation.

Cette fois-ci encore, la lutte des salariés sans-papiers de Buffalo Grill pour leur régularisation et le maintien dans leur emploi doit recevoir l'appui de tous.