Les allocutions d'Arlette Laguiller : Dimanche 27 mai 200701/06/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/06/une2026.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les allocutions d'Arlette Laguiller : Dimanche 27 mai 2007

(...) Sarkozy est, avec arrogance et cynisme, au service des exploiteurs, des spéculateurs, des licencieurs. Les cadeaux dont il veut combler les privilégiés, il les a annoncés par avance. Et, bien sûr, il n'a pas la moindre intention de s'attaquer aux maux qui accablent le monde du travail, ni au chômage de masse, ni à l'écroulement du pouvoir d'achat, ni même aux souffrances qu'engendre le manque catastrophique de logements pour les classes populaires.

Mais, comme je l'ai dit le soir même de la victoire de Sarkozy, le monde du travail ne doit pas baisser la tête, car cette élection n'est pas une catastrophe. " Même si Ségolène Royal avait été élue, nous aurions dû entrer en lutte, et même dans des luttes sérieuses et importantes, pour que les choses changent un tant soit peu pour nous. Avec Nicolas Sarkozy, il en ira de même et les luttes devront être aussi déterminées, mais pas plus. "

Alors, il est impensable que les choses continuent pendant les cinq ans à venir comme pour les cinq ans écoulés. Il est impensable que le monde du travail subisse, résigné, le fait qu'une partie croissante des classes populaires sombre dans la misère.

Tôt ou tard, il y aura une explosion sociale. C'est le patronat lui-même, par son avidité, ou ses laquais, par leur cynisme, qui finiront par la déclencher

(...) Eh bien, je fais confiance à la capacité de la classe ouvrière à se défendre.

Le programme que défendent les candidats de Lutte Ouvrière dans ces législatives n'est pas un programme électoral. C'est un programme pour les luttes ouvrières de demain.

Les classes populaires n'ont rien à attendre du résultat de ces élections législatives, qui ne feront que prolonger le même duel qu'à la présidentielle entre l'UMP et le PS, qui tous les deux appliquent au pouvoir la politique de la bourgeoisie. (...)

Notre avenir à nous, le monde du travail, n'est pas au fond des urnes. Les bulletins de vote ne sont que des chiffons de papier. Notre avenir est entre nos mains. (...)

Avec Sarkozy, la bourgeoisie peut se réjouir d'avoir fait élire à la présidence de la République un de ses laquais les plus obéissants, un des hommes les plus proches de ses aspirations. Cela ne donne pas pour autant à Sarkozy des moyens supplémentaires face aux luttes sociales à venir.

J'ai eu l'occasion de dire bien souvent que quelques-unes des plus importantes mobilisations du monde du travail ont eu lieu sous des gouvernements de droite, voire sous des gouvernements autoritaires. Il en a été ainsi en Mai 68, où le mouvement étudiant et le mouvement gréviste des travailleurs avaient face à eux De Gaulle, que les grands partis de gauche et les grandes confédérations syndicales, couards, décrivaient à l'époque comme un pouvoir fort, qu'il était quasi impossible de faire reculer. Eh bien, pouvoir fort ou pas, De Gaulle dut s'enfuir, clandestinement, piteusement, devant les grèves et les manifestations pour demander soutien et réconfort auprès de l'armée française stationnée en Allemagne. Plus récemment, en novembre-décembre 1995, Juppé, le revenant d'aujourd'hui, si " droit dans ses bottes " à l'époque, dut, devant la grève, remballer son projet de démolir les retraites des cheminots. La plus grande explosion ouvrière du siècle dernier elle-même, celle de Juin 36, si elle a porté au pouvoir un gouvernement de gauche, elle avait commencé sous les gouvernements réactionnaires qui l'ont précédée.

Alors oui, Sarkozy ou pas, les travailleurs ont la force sociale pour arrêter le cours actuel des choses et pour imposer des changements véritables pour les classes populaires. Et ils ont intérêt à mettre en avant, à ce moment-là, les objectifs qui pourront réellement changer le rapport de force entre le patronat et les travailleurs.

C'est au nom de ces idées que les candidats de Lutte Ouvrière se présentent à ces élections législatives à venir.

Lutte Ouvrière présente des candidates et des candidats dans 563 circonscriptions en France métropolitaine, en Guadeloupe, en Martinique et à la Réunion. Dans pratiquement toutes les circonscriptions, les idées que nous défendons seront donc représentées.

Les candidats de Lutte Ouvrière s'adresseront, comme nous le faisons toujours, aux travailleurs, à la conscience de classe des travailleurs, et pas seulement pour défendre des idées, même généreuses, mais qui ne peuvent pas changer la société. (...)

Plus il y aura de voix pour les candidats de Lutte Ouvrière, plus le patronat et ceux qui le représentent sauront qu'ils risquent un coup de colère de votre part, un coup de colère, c'est-à-dire des grèves, nombreuses, fortes, puissantes, qui s'enchaînent et qui se généralisent. C'est la seule chose que craint le patronat. Car c'est cela qui le touche au portefeuille qu'il a à la place du coeur. (...)

Alors, votez pour vous, votez pour les candidats de Lutte Ouvrière !

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