Le GONG face à la répression01/06/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/06/une2026.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Divers

Le GONG face à la répression

Le gouvernement De Gaulle et ses préfets coloniaux voulurent faire porter au GONG la responsabilité des journées sanglantes de mai 1967. Les dirigeants du GONG et d'autres personnalités nationalistes connues, proches de cette organisation, furent tous arrêtés, mis dans un avion et emprisonnés à la Santé à Paris. Les dirigeants de cette organisation militant en France furent aussi arrêtés, dont plusieurs membres de l'AGEG ( Association des étudiants guadeloupéens) et de l'AGTAG (Association des travailleurs antillo-guyanais). On peut citer, entre bien d'autres, les noms de Gérard Lauriette, les frères Rodes, Pierre Sainton, Claude Makouke, Ken Kelly, Georges Baden, Michel Numa. L'un des principaux dirigeants, Louis Théodore, recherché par la police, entra dans la clandestinité.

Le procès du GONG se déroula au tribunal de Paris au début de l'année1968 devant la Cour de sûreté de l'État, tribunal mis en place lors de la guerre d'Algérie. Mais, faute de preuves réelles du soi-disant rôle du GONG dans la préparation et le début de réalisation d'une soi-disant insurrection révolutionnaire à la Guadeloupe, ses dirigeants furent relaxés ou condamnés à des peines avec sursis, et furent tous libérés. Malgré tout, l'action du gouvernement et des services spéciaux eut l'effet, sans doute voulu, de désorganiser le GONG et de semer la discorde dans ses rangs, l'affaiblissant considérablement.

L'attitude du Parti Communiste Guadeloupéen

Le rôle du PC guadeloupéen, durant cette période, fut loin d'être à la hauteur de la situation. Il fut même parfois franchement négatif. Une grande partie de la politique du PCG consista en la condamnation de l'action des militants du GONG. D'autre part une fraction de ses militants avait fait scission l'année précédente pour constituer un groupe nationaliste lié peu ou prou au GONG, le groupe La Vérité. Le PCG en profita pour régler des comptes avec des anciens camarades. Bref, il usa plus de plume et de salive pour condamner ceux qu'il appela les " gauchistes ", " nationaux populistes " et autres " aventuristes " que pour condamner la répression coloniale. En tout cas, il ne chercha à organiser ni action ni manifestation d'aucune sorte pour protester contre la répression sanglante, laissant des groupes de lycéens, de jeunes, de travailleurs tenter seuls de s'organiser.

La Ligue Antillaise des Travailleurs Communistes (aujourd'hui, Combat Ouvrier)

Nos camarades du groupe trotskyste antillais qui donna naissance en 1971 à Combat Ouvrier, militaient alors essentiellement au sein de l'émigration antillaise en France, éditant un journal ronéotypé et une feuille rédigée en créole du nom de Gro Ka autour de travailleurs antillais des hôpitaux et de La Poste principalement. Évidemment ce groupe ne pouvait en aucun cas peser sur les événements qui se produisaient aux Antilles. Mais, en France, il contribua à faire connaître l'ampleur de la répression, d'autant que la presse officielle ne parlait alors pratiquement jamais de la situation aux Antilles à cette époque. Il organisa des groupes de travailleurs et d'étudiants pour manifester aux côtés d'autres organisations, et des meetings de protestation. Il se battit pour la libération des militants du GONG, tout en affirmant son propre programme prolétarien révolutionnaire face au programme nationaliste du GONG et des autres nationalistes.

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