Fillon-Sarkozy en font un maximum, mais les chefs syndicaux ne sont pas même en service minimum01/06/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/06/une2026.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Tribune de la minorité

Fillon-Sarkozy en font un maximum, mais les chefs syndicaux ne sont pas même en service minimum

Sitôt installés dans les palais de la République, les compères Sarkozy et Fillon annoncent la mise en oeuvre de leur programme. Priorité à la remise en cause du droit de grève sous couvert d'une loi sur " le service minimum ", et " assouplissement " du code du travail avec le " contrat unique " pour rendre aux patrons les licenciements encore plus faciles. Ils voudraient nous faire croire que tout va mal dans ce pays, parce que les travailleurs ont trop de moyens de se défendre. Qu'il y a du chômage parce qu'il n'y a pas suffisamment de précarité. Ou encore que les revenus des salariés sont trop bas parce qu'ils ne travaillent pas assez et qu'en faisant cadeau aux patrons des charges sur les heures supplémentaires tout ira mieux !

Sur un autre terrain, celui de l'éducation, au lieu de donner des moyens supplémentaires et d'accroître les effectifs des enseignants là où ils manquent le plus cruellement, le gouvernement s'apprête à supprimer la carte scolaire et à enfermer en conséquence encore un peu plus les enfants des quartiers pauvres dans des écoles poubelles. Et la réforme à venir des universités, contre laquelle des étudiants ont manifesté dès la victoire électorale de Sarkozy, va dans le même sens, celui d'une plus grande ségrégation sociale.

Si le nouveau gouvernement met d'abord en avant ces prétendues " réformes ", leurs autres promesses électorales, de nouveaux coups contre les retraites ou l'instauration d'une nouvelle franchise sur les remboursements de la Sécu, ne sont pas oubliées pour autant. Elles suivront d'autant mieux que les premières seront passées. Tout pour les patrons, tout pour les riches ! Ce n'est pas une surprise. Avec Ségolène Royal il n'en aurait pas été fondamentalement autrement pour les travailleurs : ils auraient également eu à se colleter avec les patrons et un gouvernement à leur service.

Reste que claironner avant les prochaines élections législatives que le nouveau pouvoir se prépare à faire la guerre au monde du travail, ça se veut payant pour ratisser les voix de l'électorat de droite. Cela ne garantit heureusement pas pour autant que les salariés vont se laisser faire. Même si au sommet de l'État on a pu se rassurer par les réactions des centrales syndicales. Fillon et Sarkozy se sont partagés les rôles du " bon " et du " méchant flic ", l'un donnant des ultimatums et promettant des lois dans des délais rapprochés si les syndicats ne signaient pas dans le public sur le " service minimum " ou avec les patrons le " contrat unique ", l'autre les recevant à l'Élysée pour leur dire qu'il ne passerait pas en force... s'ils se laissent faire en douceur. Certains comme Mailly de " Force Ouvrière " s'en sont même trouvés rassurés ! Et tous, CGT compris, se sont précipités dans les salons tout en pleurnichant sur les délais et sur la méthode. Au lieu de faire connaître leur opposition résolue et leur volonté de mobiliser les travailleurs contre tout recul sur leurs droits, ils se sont présentés pour négocier ce qui ne devrait pas l'être, du moins quand on se prétend représentant des travailleurs.

Rien ne dit pour autant que l'attitude complaisante des centrales syndicales suffira à faire passer les mesures de Sarkozy-Fillon et évitera à ceux-ci une riposte cinglante du monde du travail.

En attendant, nous avons la possibilité de donner notre avis dans les prochaines élections législatives. Nous pourrons nous prononcer :

Pour l'interdiction des licenciements, contre la précarité et contre des heures supplémentaires pour les uns dans le but d'éviter aux patrons d'embaucher et permettre de remplir encore mieux leurs poches.

Pour l'embauche dans les services publics nécessaire à la population, contre les cadeaux fiscaux aux riches.

Pour une augmentation uniforme de 300 euros pour tous, contre l'explosion des profits patronaux et des dividendes des actionnaires.

Cela nous pourrons le dire en votant pour les listes de Lutte ouvrière qui, avec 563 candidats, sera présente pratiquement partout dans le pays. Voter ne remplace pas la lutte, mais peut aider à s'y préparer.

Éditorial des bulletins d'entreprise l'Étincelle, édités par la Fraction de Lutte Ouvrière, du lundi 28 mai 2007

Convergences Révolutionnaires n 51 (mai-juin 2007) Bimestriel publié par la Fraction

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