Depuis plus d'un an, les ouvriers de la fonderie Mayenne Fonte Industrie à Mayenne étaient dans l'incertitude quant à leur avenir. Ce n'était pas faute de travail, puisque le carnet de commandes est plein jusqu'à l'été prochain, mais simplement parce que l'entreprise qui reprenait le groupe Grifs, auquel appartenait la fonderie, refusait de reprendre le site de Mayenne... La fonderie a donc été placée en redressement judiciaire, puis, quelques mois après, en liquidation judiciaire.

Au fil des mois, il s'est présenté trois repreneurs pour la fonderie, tous n'envisageant de la reprendre que moyennant des licenciements et des aides publiques substantielles. Le premier, Pébéco-Focast de Port-Brillet, demandait que la collectivité prenne à sa charge la mise aux normes de l'outil de production... la facture s'élevant à plus de 4 millions d'euros ! Le second, la fonderie ornaise Renaudin, ne comptait reprendre qu'une quarantaine d'ouvriers et réduire leur paie.

C'est le plan du troisième repreneur (une société d'investisseurs et de chefs d'entreprise qui pour l'instant garde l'anonymat !) qui a finalement été accepté. Il est un peu moins gourmand, mais il fait tout de même payer la reprise aux ouvriers. Il ne conservera que 66 emplois sur 111... Avec les mises en préretraite et les départs volontaires, cela signifie qu'une vingtaine d'ouvriers resteront sur le carreau. Et il demande déjà à ce que les ouvriers qui restent travaillent plus (mais sans gagner plus !), en passant de 35 à 37 heures. Côté subventions publiques, il est assuré de l'aide de la Communauté de communes et du Conseil général pour la remise aux normes de l'usine. Voilà encore une reprise qui ne coûtera pas cher aux patrons et beaucoup plus cher aux ouvriers, alors qu'ils ne sont en rien responsables de cette situation !