SNCF-Triage de Sibelin - Feyzin (Rhône) : On n'est pas corvéables à merci !16/05/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/05/une2024.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF-Triage de Sibelin - Feyzin (Rhône) : On n'est pas corvéables à merci !

Les cheminots du triage de Sibelin à Feyzin, dans la banlieue lyonnaise, ont commencé jeudi 10 mai à minuit des débrayages de quatre heures par jour, pour revendiquer des augmentations d'effectifs.

La grève traduit un ras-le-bol général, dû au fait que les cheminots sont de moins en moins nombreux pour faire le travail. Les réorganisations se succèdent, tombées d'en haut, sans se soucier des conséquences et, chaque fois, les cadres et les agents de maîtrise qui travaillent sur le terrain doivent tenter de les faire appliquer, avec moins d'effectifs, ce qui explique qu'eux aussi sont fortement impliqués dans les débrayages.

La prochaine réorganisation va entraîner la suppression de cinq postes (sur 240 environ à Sibelin), dont trois à la " réserve ". La " réserve " est composée des travailleurs qui remplacent les autres quand ils sont en congé ou malades. Mais de plus en plus on leur change leurs horaires du jour au lendemain, en les appelant sur leur téléphone personnel, y compris tard le soir ou pendant leurs congés.

D'autre part, on demande aux agents de manoeuvre d'être de plus en plus polyvalents. Mais ce qui pourrait être un avantage, en permettant de faire un travail plus varié, se retourne en fait contre eux, car cela les rend davantage corvéables et permet de les solliciter beaucoup plus. Un cadre, par exemple, s'est même permis de demander à un agent travaillant de nuit et finissant à 4 heures du matin de revenir travailler à midi le lendemain.

Les grévistes revendiquent donc l'arrêt des réorganisations et des effectifs supplémentaires à la " réserve ". Le mouvement de grève est très suivi, par environ 70 % des travailleurs. Chaque équipe débraye 3 h 55 en fin de poste et, pour chacune, une assemblée générale des grévistes est organisée, qui regroupe une quarantaine de personnes. Les pressions exercées par l'encadrement n'ont convaincu personne d'arrêter les débrayages, en particulier quand certains cadres prétendent que le fret va mal et que les grévistes vont faire perdre des clients, alors que c'est la SNCF elle-même qui donne des marchés à des filiales.

Malgré le zèle de certains cadres, qu'on a pu voir sur les voies essayer de remplacer les grévistes, le retard s'accumule. Les grévistes sont déjà allés voir, vendredi 11 mai, le directeur du site et lundi 14 mai le directeur d'établissement. Les grévistes en ont profité pour lui déballer tout ce qui ne va pas. Tout ce qu'il a trouvé à répondre, c'est qu'il ne voulait pas créer un précédent en répondant aux revendications, car beaucoup de réorganisations sont prévues au fret partout dans le pays.

En effet c'est partout à la SNCF qu'il manque du personnel, et c'est partout que les cheminots ont intérêt à ne pas accepter de faire les frais de la politique de la direction.

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